La règle sur le certificat d'origine de la marchandise appelée à être transportée directement entre les Etats arabes connaît des dérives. Certains pays adhérents à la grande Zone arabe de libre-échange (Gzale) qui exportent vers l'Algérie ne respectent pas les règles d'origine de la marchandise applicables dans le cadre de Gzale. Une pratique frauduleuse que la Chambre algérienne de commerce et de l'industrie (Caci) n'a eu de cesse de dénoncer mais sans résultats. Ce que d'ailleurs déplore le vice-président de la Caci, Riad Amour. Pour ce dernier, que L'Expression, a rencontré en marge d'un forum économique algéro-jordanien organisé par la Caci hier à Alger, «des marchandises qui nous arrivent de pays membres de la Gzale bénéficient des avantages qu'accorde la convention alors qu'elles ont été importées d'Asie. L'astuce est simple: le ou les exportateur(s) estampille(ent) leur marchandise sous le label: «madi in». Le vice-président qui est aussi directeur général du Groupe Amour, versé dans l'agroalimentaire, parle en connaissance de cause, car selon lui des opérateurs nationaux sont pénalisés par une telle pratique puisque les produits exportés sous l'appellation made in sont souvent d'une qualité moindre. Ce dernier demande à ce que tous les pays membres jouent le jeu «car il y va de la pérennité de le Gzade» nous a-t-il confié. En ce qui concerne la mesure d'interdiction d'importation de 851 produits, le Groupe Amour considère qu'il aurait mieux fallu consulter un maximum d'opérateurs «avant de décider quoi que se soit» a-t-il regretté. Il convient de rappeler dans la foulée que les 19 pays membres de la Zone arabe de libre-échange se doivent de justifier par un certificat d'origine les marchandises appelées à être transportées directement entre les Etats arabes comme le stipule l'article 9 de la convention qui est entrée en vigueur le 1er janvier 2009. Il faut savoir également que les produits destinés à l'exportation qui peuvent acquérir le caractère originaire sont les produits entièrement obtenus ou les produits non entièrement obtenus ou transformés et enfin les produits satisfaisant aux règles de cumul d'origine. Rappelons par ailleurs, qu'une convention de coopération commerciale entre l'Algérie et la Jordanie est en vigueur depuis le 31/01/1999. Cette convention prévoit l'exonération des droits de douanes et des taxes et impôts d'effets équivalents aux droits de douanes et ce, pour les produits d'origines algérienne et jordanienne, échangés directement entre les deux parties et l'exonération de tous les obstacles non tarifaires. Produits concernés par les avantages: tous les produits d'origine algérienne ou jordanienne à l'exception de ceux figurant sur la liste annexée à la convention. Concernant le Forum algéro-jordanien qui s'est tenu hier, et inauguré par les ministres de l'Industrie et des Mines des deux pays qui étaient accompagnés de l'ambassadeur du Royaume de Jordanie à Alger, il a vu la participation d'un grand nombre d'hommes d'affaires des deux pays. A cette occasion, les patrons jordaniens ont pris connaissance des opportunités d'investissements qu'offre le pays à travers un exposé donné, avec force détail, par le responsable de l'Agence nationale pour le développement de l'investissement(Andi). Ce dernier a insisté sur le fait que la législation en vigueur ouvre les portes à l'investissement étranger en Algérie, mettant surtout en relief l'exonération fiscale et la facilité de rapatrier les bénéfices réalisés. Ce responsable a rappelé que le marché algérien est porteur au vu du nombre de sa population et le niveau de consommation atteint actuellement. Comme il a insisté sur le fait que notre pays de par sa position géographique a de grandes chances de devenir une plaque tournante pour les exportations vers les pays africains. Au registre des investissements jordaniens réalisés en Algérie jusqu'ici, le responsable de l'Andi a déploré qu'ils restent encore insignifiants «bien que le climat des affaires se soit grandement amélioré ces dernières années», a-t-il lancé à l'assistance. Et pour convaincre sur cette faiblesse d'investissement jordanien en Algérie, il s'est appuyé sur le fait qu'entre 2011et 2017, l'Andi n'a accompagné que 40 projets dont 36 on été concrétisés pour un montant d'investissement de l'ordre de 316 millions de dollars et créant ainsi près de 2400 postes d'emplois. Faut-il savoir également, comme nous l'ont témoigné des participants à ce forum qu'il serait intéressant de concrétiser des partenariats avec des entreprises jordaniennes, notamment dans les secteurs où elles sont très performantes. En effet, le pays aurait tout a gagné, tant certains représentants de ces entreprises performantes présents à ce forum ont montré beaucoup d'intérêt à la possibilité d'entrer en partenariat avec l'Algérie. Ils l'ont d'ailleurs exprimé à leurs vis-à-vis algériens lors d'un atelier B to B organisé en marge du forum.