Des parlementaires américains ont présenté jeudi un projet de loi prévoyant un durcissement des termes de l'accord nucléaire signé en 2015 avec l'Iran et la réimposition de sanctions si Téhéran ne respecte pas ces nouvelles exigences. Donald Trump est un fervent opposant à l'accord historique signé à Vienne entre l'Iran et les grandes puissances (Chine, Etats-Unis, Russie, France, Allemagne, Royaume-Uni) qui doit empêcher Téhéran d'accéder à la bombe atomique. Le président américain a de nouveau prolongé la semaine dernière la suspension des sanctions contre Téhéran liées à son programme nucléaire. Mais il a exigé des parlementaires américains et des alliés européens qu'ils remédient aux «terribles lacunes» du texte, menaçant de se retirer de l'accord. Le projet, présenté par l'élu républicain Peter Roskam, «indique clairement ce qu'un accord efficace doit contenir pour vraiment empêcher l'Iran de se doter d'armes nucléaires», a affirmé dans un communiqué l'élue républicaine Liz Cheney, qui s'est associée au texte. Cet accord «devrait au minimum autoriser des inspections, dont celles d'installations militaires, n'importe où et n'importe quand, la publication des activités nucléaires civiles et militaires actuelles et passées, une interdiction de l'enrichissement nucléaire à des fins militaires et une interdiction du développement des missiles balistiques», a-t-elle expliqué. Le texte «s'assurera que les sanctions contre l'Iran ne seront assouplies que si l'Iran respecte ces exigences essentielles», a ajouté Mme Cheney, dénonçant l'accord actuel, négocié pendant plus de deux ans par l'administration du démocrate Barack Obama, qui «avait offert au régime iranien une levée des sanctions en échange de promesses invérifiables». Un projet de loi parallèle durcissant l'accord nucléaire est à l'étude au Sénat. Les autres signataires de l'accord en vigueur conclu à Vienne, Européens et Iraniens en tête, le défendent fermement et ont mis Donald Trump en garde contre une réimposition des sanctions sur le nucléaire qui rendrait l'accord caduc. L'Iran, qui a toujours nié avoir développé un programme nucléaire militaire, a accepté plusieurs mesures censées réduire sa capacité nucléaire pendant dix ans. L'Agence internationale de l'énergie atomique (Aiea) contrôle régulièrement tous les sites nucléaires iraniens et Téhéran a accepté un «accès» limité à des sites non nucléaires, notamment militaires. Cependant l'Iran refuse de renoncer à son programme d'armement, notamment balistique, pour des raisons de sécurité nationale. Depuis l'élection de Donald Trump, Washington a imposé de nouvelles sanctions contre l'Iran liées au programme balistique, aux droits de l'homme ou au soutien iranien au régime syrien, au Hezbollah libanais et à la rébellion houthie au Yémen.