En l'espace d'une minute, sur tous les visages se lisaient la stupeur, la compassion, mais aussi l'amertume. Exprimant leur douleur et leur tristesse, les Algériens ont observé jeudi à midi une minute de silence en signe de recueillement à la mémoire des deux diplomates, Ali Belaroussi et Azzedine Belkadi, assassinés mercredi à Bagdad. Toutes les activités ont été mises en veilleuse. Répondant à l'appel, les citoyens des quatre coins du pays se sont inclinés devant la mémoire des deux diplomates morts en martyrs, et en signe de solidarité avec leurs familles. Tout le monde était au rendez vous ; dans les rues, les principaux carrefours et les grandes artères, les véhicules se sont immobilisés et de nombreux conducteurs sont descendus pour saluer honorablement les défunts. Les sirènes des bateaux en rade au port de la capitale se faisaient entendre, accentuant ainsi l´atmosphère de tristesse qui a gagné tout Algérien. Au ministère des Affaires étrangères, le personnel s´est regroupé pour observer une minute de silence à la mémoire de leurs deux collègues, dont nombre d´entre eux, encore sous le choc, contenaient à peine leur tristesse. Les passants, hommes et femmes, jeunes et moins jeunes se sont arrêtés, visages fermés et tristes. Beaucoup de commerces ont, à cet instant, cessé toute activité. Dans le quartier de Bir Mourad Raïs, abritant de nombreuses administrations et sièges de banques, les travailleurs se sont regroupés au bas des bâtiments. A la place du 1er Mai, où se trouve le siège de l´Union générale des travailleurs algériens (Ugta), de nombreux travailleurs et représentants syndicaux se sont rassemblés sur le parvis du bâtiment. Le secrétaire général de la centrale syndicale, Abdelmadjid Sidi Saïd, et la présidente du Parti des Travailleurs (PT), Mme Louisa Hanoune, étaient notamment présents. Dans la wilaya de Tizi Ouzou, le ministre de la Formation et de l'Enseignement professionnels, El Hadi Khaldi, en visite dans la région, s´est joint au recueillement alors qu´à Boumerdès, les autorités civiles et militaires se sont recueillies dans la cour du siège de la cité administrative de la wilaya. A Annaba, les bateaux en rade au port ont actionné leurs sirènes en signe de deuil, alors que les magasins et cafés des villes et villages des wilayas de Guelma, El Tarf et Souk Ahras ont baissé rideau pour observer une minute de silence devant les commerces. Dans le sud-est du pays, les citoyens de tous âges, et de tous horizons socioprofessionnels, se sont immobilisés l'espace d'une minute, pour saluer la mémoire des diplomates. Dans les rues de Ouargla, les lieux publics, les administrations de service, et sur pratiquement tous les visages des personnes croisées en ces moments figés, se lisaient la stupeur, la compassion, mais aussi l'amertume et beaucoup d'incompréhension sur les motivations d'un crime d'une telle ignominie. Une minute de silence a été également observée, à travers l´ensemble des wilayas du centre ouest du pays (Blida, Tipaza, Aïn Defla, Chlef, Médéa et Djelfa). Les wilayas du nord-est du pays ne sont pas en reste. Les regards figés et les visages marqués par une profonde tristesse et une affliction apparentes, les citoyens ont suspendu toutes leurs activités pour réciter la Fatiha. A Jijel, Sétif, Mila, Skikda et Bordj Bou Arreridj, un rassemblement de nombreux citoyens et élus a été observé devant le siège à la mémoire des deux diplomates algériens. Au même moment toute la circulation automobile a été paralysée à l´ouest du pays, dont les citoyens affectés par cette tragédie, ont investi les rues et artères pour s´immobiliser, l´espace d´une minute, en signe de recueillement.