Il reste que les cas déclarés sont en dessous de la réalité. Selon les services de la santé publique 2,15% de la population est atteinte d'hépatite B et 0,12% d'hépatite C. Ces chiffres sont les résultats d'un dépistage effectué en 2004. Pour ce qui concerne l'année en cours, l'on apprend qu'au 1er semestre 2005, 361 cas d'hépatite B et 177 cas d'hépatite C ont été avérés. Il reste que les cas déclarés sont en dessous de la réalité, estime le directeur de la prévention du ministère de la Santé et de la Réforme hospitalière lors d'une journée d'étude sur les hépatites tenue, hier, au sein du ministère. La prise en charge des malades déclarés soit 1126 s'effectue dans 700 centres hospitaliers. Toutefois 127.500 personnes atteintes de cette pathologie n'ont toujours pas bénéficié d'un traitement adéquat. Le dépistage de la maladie selon les régions a démontré que les villes de l'Est sont les plus touchées par cette maladie. Pour ce qui est des tranches d'âge, les plus de quarante ans sont les plus exposés à l'hépatite C ainsi que le sexe féminin contrairement à l'hépatite B laquelle touche les moins de quarante ans et de sexe masculin. Pour ce qui est des modes de transmission des hépatites virales, selon l'exposé du professeur Soukehal, deux modes de contamination sont reconnus pour ces virus, il s'agit de la transmission entérale (élimination du virus dans l'environnement à partir du tube digestif) et la transmission parentérale (élimination du virus dans le sang et les liquides biologiques). Conscients de la gravité de l'émergence de ce genre de pathologies, les pouvoirs publics ont mis en oeuvre un plan d'intervention qui a touché pour la première phase trois wilayas de l'est du pays en l'occurrence Batna, Khenchela et Tebessa. Ainsi donc l'élaboration d'un plan national de lutte contre les hépatites B et C constitue l'objectif à atteindre à moyen terme. «Il faut intégrer ce plan de lutte contre les hépatites dans une vision planifiée et cohérente d'une stratégie de politique sanitaire, de maîtrise des risques et de choix des priorités nationales basées sur l'efficacité des actions engagées et leurs coûts», plaide le Pr Debzi, du CHU Mustapha. Il est vrai que la prise en charge des malades atteints d'hépatite est très coûteuse, à titre d'exemple, le total des examens complémentaires pour l'hépatite C est de 50.000 DA alors que pour l'hépatite B il est estimé à 30.000 DA. Quant au coût du traitement d'un cas d'hépatite C de génotype 1b (le virus le plus répandu dans le pays et le plus redoutable) il est entre 250.000 DA et 1200.000 DA. Pour ce qui est du coût d'une prise en charge d'une hépatite virale C incluant le diagnostic, la thérapeutique et le suivi sont estimés à 300.000 DA. Ainsi donc la prise en charge se chiffre en millions pour l'Etat qui oeuvre à promouvoir des mesures préventives qui sont beaucoup moins coûteuses telles que la vaccination pour l'hépatite B qui ne coûte que 1500 DA par personne adulte et 3,5 millions de dollars chaque année pour la vaccination des nourrissons. Le ministre de la Santé a expliqué lors de son intervention que son département est prêt à mettre le «paquet» afin de procurer une meilleure prise en charge des malades notamment en incluant cette pathologie dans la catégorie des maladies chroniques pour que les malades bénéficient d'une meilleure couverture sociale.