Houna Qassantina qui s'est autorisé quelques jours de relâche revient cette fin de semaine - précisément ce jeudi 1er février- avec une séance des «Zinzins du Café riche» qui promet une chaude ambiance puisqu'il s'agit rien de moins que de revisiter la mémoire des fameux derbies CSC / MOC. Aujourd'hui, on le sait, les deux clubs emblématiques de la médina constantinoise ne jouent plus dans la même cour et ne se retrouvent qu'à l'occasion de galas des anciens, mais l'attachement et les passions demeurent. CSC/MOC, le derby constantinois est assurément, à nul autre pareil, ne serait-ce qu'au regard des conditions de création de l'une et de l'autre association. Rappelons d'abord que le Mouloudia Olympique de Constantine est né en 1939 d'une dissidence d'une partie de l'effectif junior du CSC et qu'entre les deux clubs, il y a toujours eu bien plus que la rivalité sportive convenue et à Constantine, les anciens savent à quel point les rapports de fraternité étaient chers aux dirigeants clubistes et mouloudéens. Et puis le CSC -renaissant, formellement en 1926, mais reconduisant les plus vieilles associations sportives musulmanes du pays, l'Etoile Sportive datant de 1898 et l'Ikbal Emancipation de 1917- précisément fidèle aux couleurs Vert et Noir dont le parcours est inséparable de l'histoire sportive et politique de Constantine. De fait, le derby CSC/MOC n'a jamais été une stricte affaire sportive - même si elle se réglait sur le terrain mythique de Benabdelmalek Ramdane - qui aura longtemps été le pouls battant de la ville et l'embrayeur de toutes les effervescences. En somme, 90 mn, balle au pied et au moins 15 jours riches en palabres, banderoles, passions colorées. Car du CSC/MOC on en parlait longtemps avant et surtout longtemps après. En quels termes revivre ces derbies CSC/MOC aujourd'hui? C'est le challenge un peu fou que se sont fixé les promoteurs de Houna Qassantina en choisissant de convoquer la mémoire sportive constantinoise forcément marquée par ces célèbres joutes. Sans doute seront revisités les parcours des grands dirigeants du CSC comme Abdelkadir Boutaleb, Mouloud Bouderbala, Bensmira, Hadj Slimane Beldjoudi, Ismaïl Haroun, Mourad Belhadj Mostefa, ou Abdelmadjid et Abdelkader Bencharif, Omar Menadi, El Hachemi Zoghmar, Hamou Belgherabli, Aggabou du Mouloudia. Les anciennes querelles de préséance sportive seront aussi à l'ordre du rappel des passions et ceux qui y prirent la meilleure des parts sur le terrain seront aussi présents pour dire leur part de vérité dans l'enchevêtrement des générations, des Abdelkrim Beldjoudi, Mohamed Mansour du CSC aux El Garmi Benbakir, Allaoua et Mohamed Sofiane, Rabi' et Abdelhamid Bensegueni du Mouloudia. Aujourd'hui encore on grandit en ville sous les couleurs Vert et Noir ou Bleu et blanc et on reviendra à coup sûr, à l'enseigne des Zinzins, sur le rôle inédit et significatif du sport, à Constantine comme dans le reste du pays, dans la formation de la conscience nationale. Mais ce jeudi, on refait les matchs.