Ces étudiants en hôtellerie dénoncent entre autres le nombre important d'agences de voyages, ce qui encouragerait les touristes algériens à passer leurs vacances à l'étranger, plutôt que de rester en Algérie. Depuis plus d'un mois les étudiants de l'Ecole nationale supérieure du tourisme (Enst) d'El-Aurassi étaient en grève. Ils ont décidé, jeudi dernier, de reprendre les cours après avoir obtenu des promesses de la tutelle pour l'examen de leurs revendications et l'installation d'un groupe de travail au niveau du cabinet du ministre du secteur, regroupant leurs représentants à titre consultatif. Ces étudiants en hôtellerie dénoncent entre autres, le nombre important d'agences de voyages. Pour eux, il y aurait trop d'agences de voyages en Algérie, ce qui encouragerait les touristes algériens à passer leurs vacances à l'étranger, plutôt que de rester en Algérie. Ils demandent également à ce que les agréments d'agences de voyages ne soient remis qu'aux «gens du métier». Dans ce sens, ils rejettent en bloc le décret exécutif n°17-161 fixant les conditions de création et les modalités d'exploitation des agences de tourisme et de voyages. Plusieurs représentants des étudiants de l'Enst, se sont dit satisfaits quant «aux promesses» données par les représentants du ministère pour l'examen de leurs préoccupations, affirmant que les cours ont repris «normalement» mercredi dernier en attendant la réalisation de leurs revendications comme convenu mardi prochain avec la délégation des représentants du ministère du Tourisme. Les étudiants de l'Enst avaient lancé, le 5 décembre dernier, une grève pour protester contre le décret exécutif 17-161 fixant les conditions de création et les modalités d'exploitation des agences de tourisme et de voyages, estimant que le texte hypothèque leur avenir professionnel, en ce qu'il permet à des personnes qui ne sont pas passées par l'Enst d'ouvrir une agence de voyages après une seule année d'expérience. En l'absence d'une réponse de la tutelle (ministère du Tourisme) à leur préoccupation «légitime et logique» ont-ils estimé, au regard des implications de l'application de ce décret sur le terrain. Ils ont affirmé, en outre, avoir soulevé leur préoccupation au ministère et appris que cette question (annulation du décret) ne relevait pas de ses prérogatives. L'ouverture davantage d'agences de voyages ne sera aucunement en faveur du tourisme en Algérie, ont-ils estimé, s'interrogeant si le marché national supportait davantage d'agences. Les grévistes ont soulevé d'autres revendications, dont la reconnaissance par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique de la licence décernée par l'Enst et l'ouverture du master. A l'issue de la réunion, mardi dernier, entre des représentants des étudiants et du ministre du Tourisme et de l'Artisanat, il a été décidé d'associer des représentants des étudiants au groupe de travail chargé d'examiner la question, et qui sera installé au niveau du cabinet du ministre avant le 10 février 2018. Selon une source au ministère, la réunion, avant-hier, entre une délégation du ministère et les étudiants de l'Enst a abouti à la nécessaire reprise des cours par les étudiants et à la prise en charge de leurs préoccupations. La même source a rappelé qu'un groupe de travail avait été mis sur pied par le ministre du Tourisme pour examiner les textes de loi régissant le secteur, dont ceux relatifs à la création et à l'exploitation d'agences de voyage et de tourisme.