Une incitation aux PME, à recruter davantage auprès de la formation professionnelle, sera lancée aujourd'hui. Des sessions de formation au profit des responsables des ressources humaines au sein des petites et moyennes entreprises (PME) seront lancées aujourd'hui pour une meilleure exploitation du marché du travail et recruter davantage de diplômés de la Formation professionnelle (FP). Cette annonce émane de la présidente de la Cgea, Saïda Neghza qui s'exprimait en marge d'un atelier sur la FP organisé jeudi par la confédération qu'elle pilote. La Confédération générale des entreprises algériennes (Cgea) lance cette première session pour mieux aider à une exploitation du marché du travail. La seconde session aura lieu le 3 mars à Oran. Ces formations seront progressivement généralisées à travers tout le pays a expliqué à la presse la présidente de la Cgea. Pour lancer ce projet, l'atelier débat sur la formation professionnelle en Algérie Cgea-BIT, a été organisé jeudi dans le cadre d'un projet régional, baptisé «l'Académie sociale». Pour ce faire, la Cgea a recouru à l'assistance technique du Bureau international du travail (BIT) découlant d'une étude commune aux deux partenaires, a-t-elle fait savoir. Cette étude, menée sur plusieurs années et sur plusieurs secteurs, a montré «que les entreprises algériennes ne recrutaient pas suffisamment auprès des diplômés de la formation professionnelle en Algérie. Ce qui a conduit au lancement d'un programme de formation pour aider les responsables des ressources humaines au sein des entreprises, à mieux exploiter le marché du travail» a-t-on indiqué. Le secrétaire général de la Cgea Mahfoud Magati a informé que l'objectif escompté est d'établir une «interconnexion entre la PME et le secteur de la formation professionnelle» qui doit orienter ses programmes de formation pour répondre aux besoins réels du marché. Faut-il rappeler à ce propos qu'une récente instruction du ministre de la FP a invité les entreprises à ne plus «exiger aux postulants à un emploi une expérience professionnelle préalable». Pour sa part, le directeur régional Afrique du Nord du BIT à Alger, Mohamed Ali Deyahi, a mis l'accent sur le fait que le marché algérien du travail montre, d'un côté, des milliers de jeunes diplômés de la FP qui ne trouvent pas d'emplois, et de l'autre côté, des entreprises qui peinent à trouver une main-d'oeuvre qualifiée. Intervenant à cette occasion, le consultant en PME, Omar Denni, a démontré l'écart entre le potentiel que recèle le secteur de la FP et son faible taux de recrutement. L'Anem (Agence nationale de l'emploi) a indiqué que l'année 2017 a enregistré 903 000 nouveaux arrivants sur le marché de l'emploi, alors que l'offre effective durant la même période n'a été que de 453 000 postes d'emploi. Le secteur de la FP, qui forme quelque 700 000 personnes/an, recourt aux entreprises, à hauteur de 80%, pour un mode de formation basé sur l'apprentissage. En 2017, le ministre de la Formation et de l'Enseignement professionnels avait regretté que le système de FP, qui connaît un faible remplissage des capacités offertes en formation résidentielle, «fait face à de sérieuses difficultés pour placer les apprentis en entreprise». Cependant, les considérations sociétales imposent la valorisation de la FP pour la rendre «visible, intéressante et attractive». Sur le terrain, 13 wilayas avec 522 communes sont dotées de 182 centres de formation (Cfpa), soit une moyenne de 14 par wilaya, et 0,35 par commune. Un recensement qui montre que 35 wilayas avec 1019 communes, totalisent 165 Cfpa, soit une moyenne de 5 par wilaya et 0,16 par commune. Chez nous, l'administration du secteur de la formation et de l'enseignement professionnels, après maintes expériences est revenue à un ministère, aujourd'hui autonome, activant en «concertation» avec l'ensemble des institutions impliquées: l'éducation, l'emploi et le développement, ainsi qu'avec les organisations syndicales et professionnelles. Nos voisins tunisiens préfèrent loger cette mission de formation professionnelle au sein d'un ministère de l'Emploi et de la Formation professionnelle, avec un intérêt partagé entre l'apprentissage et la formation continue. La perception est différente au Maroc, qui a choisi de confier cette mission au tout récent ministère de l'Education, de la Formation professionnelle, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche. Les travaux de l'atelier-débat de jeudi a mobilisé une cinquantaine d'invités de différents ministères, institutions et structures de l'Etat, ainsi que les Agences d'appui et d'aide à la création d'emplois (Anem, Ansej, Anjem, Cnac), universitaires et experts dans le secteur de la formation professionnelle.