L´accord de pêche signé jeudi entre l´Union euro0péenne (UE) et le Maroc «n´a aucune base légale» car «incluant les territoires sahraouis», a affirmé hier le chargé de la communication du Polisario à Alger, Mohamed Slimane. Pour le Polisario, cet accord est contraire à toutes les décisions internationales. D'ailleurs, les Sahraouis avaient mis en garde le Maroc et l´UE avant même la signature de cet accord du moment que «le Sahara (occidental) est en phase de décolonisation», estime M.Mohamed Slimane. Cet accord, selon ce responsable marque «une forme de participation de l´UE à l´entreprise de pillage des ressources naturelles du Sahara occidental». En effet, à constater le contenu de cet accord, il est prévu que pendant quatre années et à partir du 1er mars 2006, 119 bateaux européens sont autorisés à pêcher dans les eaux marocaines - dans la limite d´un quota annuel de 60.000 tonnes - contre une compensation de 144 millions d´euros pour le Maroc sur cette période. L´accord stipule l´inclusion de «la côte atlantique sous souveraineté et juridiction du Maroc». Or, «toute exploitation des ressources naturelles du Sahara occidental constitue une violation de la légalité internationale», a remarqué M.Slimane. Ainsi donc, au lieu de faciliter la tâche au nouveau chargé d'affaires du Sahara occidental au sein de l'ONU afin de trouver une solution à ce conflit qui n'a que trop duré et ce à travers l'application des résolutions onusiennes, cet accord ne fait, estime le Polisario, que compliquer la situation et accentuer la crise. «Cet accord ne contribue pas à la solution politique (du conflit) ni à la paix et à la sécurité dans la région et entrave l´action du nouvel envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies au Sahara occidental, Van Walsum, dans la recherche d´une solution juste, durable et définitive», a encore estimé M.Slimane. Les mêmes propos ont été tenus par le délégué du Polisario à Madrid, Brahim Ghali, lequel a qualifié l´accord de pêche d´ «illégal et injuste» et en contradiction «flagrante» avec le droit international. Déplorant que le gouvernement espagnol ait joué un «rôle déterminant» dans la conclusion de cet accord, il a ajouté que le Polisario lançait «un appel au Parlement, aux partis politiques et à l´opinion publique espagnols pour oeuvrer avec nous afin que l´entrée en vigueur de l´accord soit gelée». Pour rappel, le Maroc et l´UE étaient liés, avant 1999, par un accord de pêche en vertu duquel quelque 600 bateaux européens, en majorité espagnols, opéraient au large des côtes marocaines en contrepartie d´un versement de quelque 100 millions d´euros par an au royaume chérifien.