Les Kurdes ont indiqué qu'ils ne participeraient pas à la réunion sur la paix en Syrie prévue mardi à Sotchi (Russie) «en raison de la situation à Afrine», enclave kurde du nord syrien cible d'une offensive turque depuis plus d'une semaine. «Nous avions dit auparavant que si cette situation persistait à Afrine, nous ne pourrions pas être présents à Sotchi», a déclaré une responsable des autorités kurdes, Fawza Youssef. La réunion de Sotchi vise à réunir des représentants du gouvernement et des rebelles syriens, à l'initiative de Moscou et Téhéran, alliés du régime de Damas, et d'Ankara, soutien des rebelles. «La Turquie et la Russie sont les garants de Sotchi et ces deux pays se sont mis d'accord sur Afrine (aux dépens des Kurdes, Ndlr), ce qui contredit le principe même de dialogue politique», a encore dit la responsable kurde. La Turquie mène depuis le 20 janvier une offensive dans la région d'Afrine, dans le nord-ouest de la Syrie, contre la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG) qu'Ankara qualifie d'organisation «terroriste». Samedi, c'est l'opposition syrienne qui a annoncé son boycott du Congrès de Sotchi, à l'issue d'un nouveau round infructueux de pourparlers avec le régime de Damas sous l'égide de l'ONU à Vienne. «Le régime mise sur une solution militaire, il ne montre pas de volonté d'engager une négociation politique sérieuse», a expliqué Nasr Hariri, le négociateur en chef du Comité des négociations syriennes (CNS), qui représente les principaux groupes d'opposition. Soupçonné par certaines chancelleries occidentales de viser à contourner le processus onusien, ce que Moscou dément, la réunion de Sotchi veut rassembler quelque 1600 participants. Mais en l'absence de la majeure partie de l'opposition, sa légitimité paraît compromise.