Ramzi Ezzedine Ramzi, adjoint de l'émissaire de l'ONU pour la Syrie, a souligné jeudi à Damas que la réussite de négociations pour la paix, initiées par la Russie, était étroitement liée à celle des pourparlers similaires organisés sous l'égide des Nations unies. La Russie organise les 29 et 30 janvier dans la station balnéaire de Sotchi «un congrès de dialogue national» syrien, quelques jours seulement après un nouveau cycle des négociations parrainées par l'ONU à Vienne. «Il n'y a aucun doute que la réussite de Vienne, c'est une réussite pour Sotchi», a lancé M. Ramzi, l'adjoint de Staffan de Mistura, lors d'un déplacement à Damas. «L'envoyé spécial (de l'ONU) veut que nous nous concentrions sur des questions techniques, c'est à dire des questions constitutionnelles», a-t-il précisé. L'ONU, qui organise habituellement ses négociations à Genève, tiendra cette fois-ci à Vienne un nouveau cycle de pourparlers, les 25 et 26 janvier. Les autorités syriennes ont confirmé à M. Ramzi l'envoi d'une délégation à Vienne, et l'opposition a également annoncé sa participation à ces pourparlers. «Il est important pour nous qu'il y ait une complémentarité entre les deux processus» de Vienne et de Sotchi, a-t-il ajouté, précisant toutefois : «quand les différentes parties syriennes viendront (à Vienne), nous pourrons déterminer à partir de là notre position vis-à-vis du congrès de Sotchi.» Une nouvelle session de pourparlers de paix sur la Syrie est prévue pour les 25 et 26 janvier à Vienne sous l'égide de l'ONU. Une autre conférence sur la paix aura lieu les 29 et 30 janvier à Sotchi, en Russie, là aussi avec pour but de trouver un règlement au conflit qui déchire le pays depuis près de sept ans. La Turquie déploie des tanks à la frontière L'armée turque a déployé neuf tanks à la frontière méridionale de la province du Hatay afin de se préparer à une possible action militaire à Afrin, en Syrie, a rapporté l'agence de presse Anadolu. Se faisant le relais de mesures prises au plus haut niveau, l'armée a informé les soldats à la frontière qu'une possible offensive sur Afrin pourrait avoir lieu «afin de cibler les milices kurdes de Syrie qui s'y trouvent». Jeudi, les forces armées turques ont, selon les médias, riposté à des attaques des milices kurdes lancées dans le nord de la Syrie. Réuni mercredi, le Conseil de sécurité national turc a décidé de prendre «toutes les précautions nécessaires» dans le nord de la Syrie, contre les Unités kurdes de protection du peuple (YPG) soutenues par les Etats-Unis, indique un communiqué officiel. Pour la Turquie, les YPG sont «une branche» du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qu'Ankara considère comme un groupe terroriste, alors que les Etats-Unis soutiennent les YPG, leurs alliés sur le terrain pour combattre le groupe terroriste autoproclamé «Etat islamique» (EI/Daech) en Syrie. La Turquie prévient depuis longtemps qu'elle pourrait faire une incursion militaire à Afrin, mais a pris des mesures sérieuses, en préparation d'une opération militaire, depuis que Washington a dit qu'il allait aider les Forces démocratiques syriennes (SDF), conduites par les milices des YPG, a créer une nouvelle «force frontalière», composée de 30.000 combattants.