Le mouvement de protestation risquerait de donner un coup de frein à la réalisation du programme de 1 million de logements. La Fédération nationale du bâtiment, des travaux publics et de l'hydraulique (Btph) monte au créneau et menace de recourir à une grève nationale tout prochainement. L'annonce de cette décision a été faite, hier, par le secrétaire général de la fédération, M.Ahcène Bekkouche lors de la conférence nationale consacrée aux cadres syndicaux des cinquante Opgi du territoire national. L'action de protestation est motivée, selon M.Bekkouche, par «le refus catégorique du directeur général de l'Opgi d'Annaba de reconnaître la représentativité de la section syndicale de l'Opgi de cette wilaya dont le bureau a été renouvelé le 17 avril 2005». Il remet en cause, poursuit-il, le procès-verbal de l'installation de la nouvelle section syndicale de l'Office. Le mouvement de protestation concerne quelque 212.000 travailleurs, exerçant dans les 3 secteurs, à savoir le bâtiment, les travaux publics et l'hydraulique. Ce dernier secteur compte, à lui seul, quelque 19.000 travailleurs exerçant dans 13 entreprises. Le débrayage risque ainsi de bloquer le fonctionnement des Opgi, des grandes entreprises du Btph et perturber sérieusement la réalisation du programme quinquennal de 1 million de logements du président de la République. Il risque également de geler la réalisation des grands chantiers de travaux publics lancés à travers les différentes wilayas, notamment les trémies, les rocades, les viaducs ainsi que le réaménagement des axes routiers, un programme engagé dans le cadre de la relance économique, la préservation des postes d'emplois et la création d'autres postes. M.Bekkouche estime que sa fédération a usé de toutes les voies et règles de dialogue et de conciliation pour tenter de régler la situation. Les cadres syndicaux ont tenu, ajoute-t-il, plusieurs réunions avec le secrétaire général de la Centrale syndicale et les responsables du ministère de l'Habitat, «mais le directeur général de l'Opgi d'Annaba refuse de se conformer aux instructions de la tutelle». M.Bekkouche a souligné que d'autres Opgi dans d'autres wilayas, notamment Boumerdès, Blida, Relizane, Oran connaissent les mêmes problèmes. Le syndicat a clairement et fermement dénoncé «l'arbitraire qui caractérise la mesure imposée à une section syndicale reconnue élue par les instances habilitées». «C'est une entrave à l'exercice syndical et un manquement aux règles législatives en vigueur», estime le secrétaire général de la section syndicale de l'Opgi d' Annaba, M.Ahmed Belkacem. «Nous avons épuisé la médiation avec la direction générale qui considère sa décision abusive comme irrévocable», a-t-il lancé. Il a relevé la lenteur enregistrée concernant les projets de logements lancés au niveau de la wilaya d' Annaba qui ne sont, selon lui, qu'à 20% seulement de leur réalisation. A l'effet d'éviter la détérioration du climat social, le syndicat national des Opgi lance un ultime appel à l'autorité de tutelle en la priant de concourir au règlement du conflit au plus tard à la rentrée de septembre 2005.