La situation des entreprises algériennes activant dans le BTPH n'est pas du tout reluisante. Et pour cause, les différentes lenteurs administratives et autres charges imposées dans les opérations des soumissions. Le président de l'Union générale des entrepreneurs algériens a tiré une nouvelle fois la sonnette d'alarme en annonçant que le secteur du BTPH "est asphyxié financièrement". Abdelmadjid Dennouni a mis en cause en premier "la caution de soumission qui pénalisent les entreprises algériennes". Celle-ci est obligatoire pour prétendre à la réalisation de tout projet. Son montant selon le président de l'UGEA, est "1% du volume global du projet". Ce qui fait dire à Abdelmadjid Dennouni qui s'est exprimé sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale que "la suppression de cette caution est inévitable pour donner une bouffée d'oxygène aux entreprises d'autant que celles-ci sont engagées dans 3 à 4 projets à la fois". Ajouter à cela "le blocage, pour une période de 60 à 120 jours de cette même caution chez les maîtres d'ouvrage". Le président de l'UGEA parle même de discrimination car, a-t-il précisé, "les entreprises étrangères sont mieux traitées et privilégiées et la caution de soumission ne leur est pas imposée". "Ces entreprises, poursuit-il, présentent des cautions de banques inconnues en Algérie". Autre souhait des entrepreneurs algériens, la suppression "des cautions de bon exécution de 5% et pourquoi pas revenir à l'ancien système". Il s'agit d'appliquer "des retenues de garantie sur facture". Toutes ces "contraintes font que les entreprise algériennes trouvent des difficultés à s'approvisionner à l'avance en matériaux de construction" d'autant que "90% des entreprises, font pas appel à des avances forfaitaires", a fait remarquer le président de l'UGEA. Abdelmadjid Dennouni a brossé un tableau noir en annonçant clairement que le secteur du "BTPH se porte très mal à cause également du code des marchés qui a instauré toutes ces cautions et les difficultés d'accès au crédit".Pour lui, le code "des marchés de 2002 est obsolète et une réforme s'impose". Le travail accompli par "les 230 000 entreprises dans le BTPH est jugé remarquable malgré toutes ces lacunes puisque 80% du programme de 1 million de logements est réalisé par les entreprises algériennes" mais "un manque dans le domaine des travaux publics et l'hydraulique reste criant". Abordant les appels d'offres internationaux, le président de l'UGEA estime, par ailleurs que "le recours aux appels d'offres internationaux doit se faire dans des cas exceptionnels car des entreprises étrangères n'ont pas respecté leurs engagements malgré toutes les facilitions accordées". Dennouni a souligné également que près de 1000 dossiers de recours sont bloqués au niveau du Conseil de l'Etat ce qui "pénalise la réalisation des projets". Enfin, le président de l'UGEA a salué les dernières mesures prises par le ministère de l'Habitat pour freiner la hausse des prix des matériaux de construction mais craint qu'elles ne tardent à voir le jour. Il s'agit surtout "des mécanismes de compensation pour le rond à béton".