«Le bradage des entreprises publiques menace quelque 200 000 travailleurs.» La Fédération nationale du bâtiment, des travaux publics et de l'hydraulique(Btph), est montée au créneau pour déclarer son refus catégorique de toute privatisation des entreprises publiques proposée par le chef du gouvernement, M.Ahmed Ouyahia. Cette position a été adoptée à l'unanimité par l'ensemble des secrétaires généraux des syndicats d'entreprise du secteur, lors de la réunion tenue hier au siège de l'Union générale des travailleurs algériens (Ugta). «L'Etat a démontré son désengagement. Aucun effort n'a été consenti pour la préservation des entreprises publiques ni pour la protection des droits des travailleurs», a déclaré le secrétaire général de la fédération Btph, M.Badredine. Le rassemblement qui a eu lieu hier, répond à la demande du patron de l'Ugta, M.Abdelmadjid Sidi Said qui, lors de la réunion du 3 novembre dernier, a présenté un document reflétant son avis quant à la stratégie industrielle à adopter au niveau des entreprises publiques. «Le secrétariat national chargé de l'économie et études, nous a remis une lettre où il nous demande de consulter les sections syndicales et les travailleurs des entreprises pour connaître leurs avis et position quant au document qui concerne la stratégie industrielle, et ce, suite à des réunions qui doivent être tenues obligatoirement. Notre rapport final doit être remis avant le 31 décembre, soit avant le tenue des travaux de la tripartite», a souligné M.Saâd Abdelmadjid, membre de la Fédération Btph. Ce dernier a précisé que le bradage des entreprises publiques menace quelque 200.000 travailleurs, exerçant dans les 3 secteurs, à savoir le bâtiment, les travaux publics et l'hydraulique. Ce dernier secteur compte, à lui seul, quelque 19000 travailleurs exerçant dans 13 entreprises. En outre, dans le document concernant la stratégie industrielle au niveau des entreprises publiques, dont une copie a été remise à notre rédaction, il est question de la situation des entreprises publiques du secteur Btph face aux «mesures draconiennes dictées par le FMI, dont les effets négatifs ont provoqué le licenciement massif de 450.000 travailleurs et la dissolution de 1100 entreprises». Une batterie de propositions a été remise au Département de l'économie et études pour être étudiées par la commission chargée des préparatifs du congrès FNT/Btph, dont la date n'a toujours pas été arrêtée. Dans ces propositions, il est mis l'accent sur «la nécessité de la réhabilitation de l'entreprise publique du secteur Btph, l'harmonisation de la législation régissant le monde du travail, la mise en place d'un mécanisme efficace afin de cerner avec exactitude l'évolution des prix des agrégats...» Par ailleurs, dans le rapport final établi par les syndicats d'entreprise du secteur Btph, à l'issue de la réunion qui s'est tenue hier au siège de la centrale syndicale, les secrétaires généraux ont déploré l'absence du contrôle de l'Etat sur le secteur public.