pour que le dialogue soit entamé avec le bureau national du syndicat autonome en question, il faudrait d'abord que la grève soit suspendue. Au deuxième jour de sa visite dans la wilaya des Tizi Ouzou, Nouria Benghebrit, ministre de l'Education nationale a insisté sur le fait que la grève du corps enseignant ne mène à rien et qu'il est impératif de reprendre les cours, surtout que la justice a tranché en faveur de l'illégalité de ce débrayage. Nouria Benghebrit qui a inspecté plusieurs projets d'établissements scolaires en cours de réalisation aussi bien dans la ville de Tizi Ouzou que dans la région de Ain El Hammam a ajouté que, concernant le cas de la wilaya de Béjaïa où la grève du Cnapeste est à son troisième mois, elle est prête à recevoir le bureau de wilaya de Béjaïa de ce syndicat «mais pas le bureau national du Cnapeste», a insisté la ministre. Cette dernière a rappelé sa position initiale: c'est-à-dire que pour que le dialogue soit entamé avec le bureau national du syndicat autonome en question, il faudrait d'abord que la grève soit suspendue. Cela semble être un préalable au yeux de Nouria Benghebrit. Cette dernière a en outre insisté sur le fait qu'il sera fait appel à la loi concernant les enseignants «récalcitrants» qui ne rejoindront pas leurs classes pour la reprise du travail. «La loi sera appliquée dans toute sa rigueur et il sera procédé à l'envoi des mises en demeure», a déclaré Nouria Benghebrit, d'un ton ferme. Cette dernière et abordant d'autres questions, a beaucoup évoqué les performances de la wilaya de Tizi Ouzou durant ces dernières années, notamment dans le domaine des résultats des examens de fin d'année comme le baccalauréat et le BEM où la région se classe première au pays et ce, plusieurs fois d'affilée. Ces résultats, très positifs, sont une fierté pour toute la wilaya, a indiqué Nouria Benghebrit qui a aussi plaidé pour le maintien de cette cadence qualitative qui ne doit aucunement être perturbée par les mouvements de protestation de ces derniers temps. D'ailleurs, à chaque fois que l'occasion lui était offerte, durant cette visite marathonienne, de quarante-huit heures à Tizi Ouzou, Nouria Benghebrit n'a pas cessé de rebondir au sujet du problème des grèves qui portent gravement atteinte à l'intérêt de l'élève. Nouria Benghebrit a souligné que quelles que soient les raisons et les revendications, quand bien même légitimes, des enseignants grévistes, la paralysie des établissements scolaires par ces grèves portent atteinte de manière sérieuse au principe d'égalité des chances garanti par l'Etat aux enfants en mettant en oeuvre tous les moyens nécessaires, ressources humaines, matérielles et infra-structurelles nécessaires pour la scolarité des enfants. La ministre est revenue en outre sur le fait que les élèves touchés par la grève et qui ont les moyens ont recours aux cours privés pour rattraper le retard, chose qui n'est pas à la portée des élèves issus des milieux défavorisés. Nouria Benghebrit a lancé à partir de Tizi Ouzou un appel à «sursaut de conscience et de mobilisation positive pour assurer la régularité de la scolarité pour pouvoir améliorer le positionnement de l'Ecole algérienne dans les classements internationaux.» Avant de quitter Tizi Ouzou, Nouria Benghebrit a bien sûr insisté longuement sur sa disponibilité à ouvrir le dialogue aux partenaires sociaux. Il y a lieu de rappeler dans ce sillage d'ailleurs, que la wilaya de Tizi Ouzou n'a suivi l'appel à la grève illimitée décrétée par le bureau national du Cnapeste que durant le premier jour «en guise de solidarité» avec les enseignants des autres régions du pays.