Le Comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine (CE/OLP) a ouvert samedi soir la voie à une suspension de la reconnaissance d'Israël, mais s'est abstenu d'ordonner une application immédiate de cette mesure drastique. Après une réunion de trois heures, le Comité exécutif de l'OLP a annoncé la mise en place d'une commission chargée d'étudier cette question. Il se réunissait pour la première fois depuis que le conseil central de l'OLP, un autre organe de cette organisation internationalement reconnue comme la représentante de tous les Palestiniens, a voté le mois dernier en faveur de la suspension de la reconnaissance d'Israël. Il a exhorté samedi le président palestinien Mahmoud Abbas à «commencer immédiatement à préparer (...) les projets pour les étapes de désengagement avec le gouvernement israélien d'occupation, au niveau politique, administratif, économique et sécuritaires». Les dirigeants palestiniens ont fermement condamné la décision annoncée le 6 décembre par le président américain Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme la capitale d'Israël. Les Palestiniens voient dans la décision américaine, en rupture avec des décennies de diplomatie internationale, un déni de leur revendications sur El Qods annexée et occupée. Mais elle est aussi, à leurs yeux, la manifestation la plus flagrante du parti pris pro-israélien de la Maison Blanche. Le mois dernier, le conseil central de l'OLP avait chargé le Comité exécutif de l'OLP de suspendre la reconnaissance d'Israël jusqu'à ce que ce pays «reconnaisse l'Etat de Palestine dans ses frontières de 1967, annule l'annexion d'El Qods et cesse ses activités de colonisation». Le Comité exécutif, dirigé par M. Abbas, est la seule instance habilitée à prendre les décisions engageant les Palestiniens dans le cadre du processus de paix avec Israël.