Des chantiers pharaoniques de centres anticancer (CAC) ont été lancés à travers les quatre coins du pays «L'amélioration de l'offre en oncologie médicale se traduit aujourd'hui par l'existence de 41 services et 77 unités fonctionnels couvrant les 48 wilayas», a assuré le ministre de la Santé. Le cancer est devenu un véritable fléau en Algérie. Sa prolifération évolue au même rythme que dans les pays développés. Selon le rapport établi, l'an dernier, par la Ligue algérienne des droits de l'homme (Laddh), à l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre le cancer qui coïncide avec le 4 février (hier). Le nombre de cancéreux a atteint les 480 000 patients. 50 000 nouveaux cas de cancer sont recensés chaque année, dont 1 500 sont des enfants. Une moyenne de cinq nouveaux cas par heure chez les adultes. Prise de court par l'ampleur qu'a pris la maladie, la prise en charge ne pouvait suivre. Les malades atteints de cancer vivaient un véritable calvaire, étant abandonnés à leur triste sort. Un Plan national anticancer a été lancé en urgence, présidé par le professeur Messaoud Zitouni. Des chantiers pharaoniques de centres anticancer (CAC) ont été lancés à travers les quatre coins du pays. 13 sont actuellement opérationnels. On cite entre autres le centre Pierre et Marie-Curie d'Alger, Blida, Oran, Ouargla, Constantine, Laghouat, Sétif, Batna et Annaba. Le ministre de la Santé Mokhtar Hasbellaoui a annoncé, hier, que quatre nouveaux CAC seront opérationnels d'ici la fin de l'année. «Quatre centres de lutte contre le cancer, à El Oued, Béchar, Adrar et Tizi Ouzou, seront opérationnels, soit au total, 17 centres publics de lutte contre le cancer répartis à travers le territoire national», a indiqué le ministre à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale du cancer, placée cette année sous le thème «Je peux, nous pouvons vaincre le cancer.» Mokhtar Hasbellaoui a profité de l'occasion pour faire un bilan de l'offre actuelle en oncologie médicale. «L'amélioration de l'offre en oncologie médicale se traduit aujourd'hui par l'existence de 41 services et 77 unités fonctionnels couvrant les 48 wilayas, avec la disponibilité des médicaments doncologie, alors que l'amélioration de l'offre en radiothérapie se traduit par l'existence de 36 accélérateurs linéaires fonctionnels, dont 10 au niveau du secteur privé contre sept accélérateurs en 2013», a-t-il souligné. A cela s'ajoutent 12 autres accélérateurs qui sont en cours d'installation au niveau de quatre centres de lutte contre le cancer et qui seront fonctionnels en 2018, ce qui va permettre de ramener les délais d'attente au niveau des «meilleurs standards internationaux», a-t-il précisé. En ce sens, et dans le domaine de la disponibilité des médicaments, le ministre de la Santé a mis en exergue les efforts financiers consentis par l'Etat, précisant que «plus de 37 milliards DA ont été mobilisés pour l'acquisition des médicaments des classes de la cancérologie et de l'hématologie, ce qui représente 60% de la totalité des achats de la PCH pour l'année 2017». En matière de renforcement des capacités techniques, Mokhtar Hasbellaoui a fait savoir qu'une attention particulière a été accordée au renforcement en personnels médical, paramédical et technique des établissements hospitaliers, prenant en charge les patients atteints de cancer, ce qui a permis,a-t-il expliqué, d'acquérir un personnel médical et paramédical correspondant à des normes de «fonctionnement suffisant». «Cela a également permis la mise en oeuvre de programmes d'actions en vue de l'utilisation du Fonds de lutte contre le cancer, le lancement d'un programme de formation des médecins généralistes couvrant toutes les wilayas et intéressant l'ensemble des médecins généralistes, ainsi que le lancement de la formation des personnes compétentes en radioprotection», a indiqué le ministre de la Santé. Néanmoins, malgré tous ces efforts fournis par l'Etat, le cancer est classé deuxième cause de mortalité en Algérie, après les maladies cardiovasculaires, le cancer tue 12 000 personnes, avec un pourcentage de 21%. Les raisons sont principalement dues aux inégalités dans l'accès à la prévention et au diagnostic. Les patients sont pris en charge tardivement. Alors que pour les cancers les plus répandus en Algérie, qui sont ceux du colon, du rectum et du sein, un dépistage précoce permet de diagnostiquer tôt certains cancers, avant l'apparition de symptômes, et de pouvoir mieux les soigner, mais aussi limiter les séquelles liées aux traitements utilisés. Dans certains cas, le dépistage peut même permettre d'éviter l'apparition d'un cancer, grâce au repérage et au traitement d'une anomalie qui aurait pu évoluer vers un cancer... Les traitements et le dépistage pourraient donc être la combinaison gagnante contre le cancer...