Le ministre a insisté sur une gestion budgétaire plus rigoureuse. Les documents contenant les décisions de la loi de finances complémentaire 2005 (LFC) ont été remis, hier, aux wilayas, ministères et institutions spécialisées de l'Etat par le ministre des Finances, Mourad Medelci, au cours d'une réunion qui a regroupé l'ensemble des représentants de ces trois secteurs. Adoptées lors du dernier conseil des ministres, qui a examiné le projet de la LFC, les autorisations de programme (AP) ont connu un traitement plus rapide et un allègement des procédures dans un souci de raccourcir les délais, notamment pour les chantiers « budgétivores » comme les travaux publics, les transports, l'hydraulique...qui sont assujettis à des délais d'exécution contraignants et impératifs vu leur urgence et leur importance. La LFC vient à point nommé pour relever les autorisations de programme qui s'inscrivent dans une démarche de «déglobalisation» dont les objectifs stratégiques visent la consolidation des efforts entrepris pour le programme de soutien à la relance économique (Psre), avec un effort particulier sur le développement infrastructurel durable (Autoroutes, rail, dessalement, habitat,...) et aussi sur le développement humain en matière d'enseignement supérieur. Ce programme complémentaire de soutien à la croissance a été globalement arrêté à 4200 milliards de dinars, soit 55 milliards de dollars US. Il représente 210% d'augmentation par rapport au quinquennat 2000-2004. Pour mener à bien ces objectifs, un processus de «déglobalisation» a été entamé sur la demande du président de la République Abdelaziz Bouteflika, avec pour orientations premières le respect de l'équilibre régional et le rattrapage des retards accumulés par certaines wilayas. Les résultats de cette «déglobalisation» dans la LFC 2005 ont abouti à une notification quasitotale (98%) des AP et à 88% des crédits de paiement au titre des investissements. De même, précise-t-on, 43 mds/DA, soit 57% ont été libérés au titre des opérations en capital. Mourad Medelci a indiqué que la Cned, (Caisse nationale d'équipement et de développement), qui va être opérationnelle incessamment, va agir surtout en amont dans un but de rendre la gestion budgétaire plus rigoureuse. Son rôle essentiel est d'évaluer les projets en vue de leur adoption et aider à composer et mobiliser les financements nécessaires entre les ministères du Budget et celui des Finances. Le ministre a, par ailleurs, évoqué le projet de modernisation des systèmes budgétaires, régi par deux principes de réforme: l'orientation de la gestion des finances publiques vers la performance et le résultat et l'accroissement de la transparence des informations budgétaires en favorisant leur diffusion au profit des acteurs budgétaires et de la société. Le projet en lui-même est divisé en deux composantes: budgétisation d'une part et informatique accompagnée d'un système d'information d'autre part. Dans le premier chapitre, on relève quatre axes principaux: l'instauration d'une budgétisation pluriannuelle qui nécessite de nouvelles procédures d'élaboration du budget, l'amélioration de la présentation et de la diffusion des documents budgétaires, la restructuration du processus de la dépense publique et le renforcement de la fonction du conseil économique du ministère. Le second chapitre ordonne la mise en place d'un schéma directeur informatique (SDI), l'élaboration d'un système intégré de gestion budgétaire (Sigb) et la création d'un Conseil de l'informatique et des technologies des finances (Citif). Signalons que les infrastructures engloutissent 34% du budget du plan quinquennal, l'agriculture et l'hydraulique 20%, l'habitat 17% alors que l'éducation se réserve 10%.