L'usine de montage de Renault Cette liste de 40 opérateurs ne concernera pas que le montage automobile puisqu'elle compte des usines de montage de mobylettes, voitures de tourisme, véhicules de transport de marchandises, engins de travaux publics et autocars. Coup de théâtre! Ils seront finalement prés d'une quarantaine d'opérateurs à activer dans le montage de véhicules. En effet, alors que le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, avait annoncé un «verrouillage» de cette industrie automobile naissante en la limitant à une dizaine de concessionnaires cinq pour le léger et cinq pour le lourd), on vient d'apprendre que le ministère de l'Industrie a décidé, lundi dernier, d'accorder un pré-agrément à pas moins de 40 concessionnaires sur la soixantaine qui ont déposé leurs dossiers pour réclamer l'autorisation de lancer une usine de montage de véhicules en Algérie. Comme nous l'annoncions quelques jours après le «serrage de vis» de Ahmed Ouyahia pour ce type d'industrie, une nouvelle liste a été élaborée par le département de Youcef Yousfi. L'annonce de cette liste était dans l'air depuis quelques jours déjà, elle vient donc d'être finalisée. Les noms des heureux bénéficiaires n'ont pas encore filtré, mais l'on apprend de source sûre que Global Group, et son usine Gloviz/Kia de Batna, considéré comme le «lésé» de la première liste, a été repêché. Son usine, qui est fonctionnelle depuis plusieurs mois déjà, a donc logiquement reçu son agrément. Kia, Peugeot, Suzuki, Chery, Ford... On apprend également que l'usine Peugeot Algérie a aussi reçu son agrément. Néanmoins, le plus grand bénéficiaire de cette nouvelle liste est l'homme d'affaires Mahieddine Tahkout et son groupe Cima Motors qui a obtenu l'agrément pour le montage de véhicules de la marque japonaise Suzuki, ainsi que de l'iranien Saipa qui viendront s'ajouter aux coréens Huyndai. Selon nos sources, Tahkout se paye la part du lion, car il a réussi en un temps record à diversifier ses activités avec le lancement de trois usines de sous-traitance de pièces détachées, qui fabriquent entre autres des plaquettes de freins et des batteries. La surprise de cette nouvelle liste est le retour du géant américain Ford qui lancera son usine «made in bladi», mais avec un autre partenaire que le groupe Achaibou. Il y aura également l'usine de montage automobile de l'Eurl GM Trade appartenant au Groupe Mazouz, qui assemblera à Sétif des voitures de la marque chinoise Chery ainsi que des bus et des camions des marques Higer et Shacman. On parle aussi, cela reste à confirmer, de la présence dans cette nouvelle liste de l'italien Fiat qui devrait concrétiser son projet avec le groupe Ival de Mohamed Baïri. La concurrence devrait donc être rude dans cette industrie qui en est encore à son état embryonnaire avec toutes ces marques qui feront leur entrée en cours d'année sur le marché algérien. Des spécialistes montent déjà au créneau pour dénoncer ce qu'ils appellent un retour à la case départ qui «va transformer une industrie prometteuse en un moyen d'importation déguisé». Ils voient ainsi cette libéralisation comme un lâchage en règle de l'industrie nationale de l'automobile naissante. Pour eux, pareille décision est de nature à faire exploser la facture des importations avec les kits destinés au montage, revenant ainsi à la case départ avec des grosses sommes en devises dépensées dans l'automobile. Les prix devraient considérablement baisser Ce que d'autres spécialistes réfutent totalement en expliquant d'abord que cette liste de 40 opérateurs ne concernera pas que le montage automobile puisqu'elle compte des usines de montage de mobylettes, voitures de tourisme, véhicules de transport de marchandises, engins, de travaux publics et autocars. Ils révèlent également que par la diversification de ces autorisations, l'Etat vise à éviter la mise à mort de cette industrie en créant une forte concurrence qui doit amener les opérateurs à accélérer leur processus d'intégration afin d'aller le plus rapidement possible vers une véritable industrie. Le cahier des charges actuel stipule que les producteurs «s'engagent à atteindre un taux d'intégration minimum de 15% après la troisième année d'activité, (à compter de la publication du présent cahier des charges) et de 40% à 60% après la 5e année». Les mêmes experts estiment aussi que cela devra permettre de satisfaire la demande locale afin de tenter le défi de l'exportation, qui reste le principal objectif des hautes autorités du pays. Est-ce donc un retour à la case départ ou une véritable avancée? L'avenir nous le dira. En tout cas, que ce soit les partisans ou opposants de cette nouvelle liste, ils s'accordent tous sur le fait que les autorités devront contrôler durement ces assembleurs de voitures pour en faire des producteurs. Le cahier des charges sera dans ce sens l'«ESP» qui leur évitera de déraper de la feuille de route tracée par le gouvernement. Seront-ils tous à l'arrivée? Une chose est sûre en tout cas, cette nouvelle liste est une bonne nouvelle pour les consommateurs algériens qui verront la diversification de l'offre faire baisser considérablement les prix des véhicules, qui ont atteint des cimes...