Alors que la députée Naïma Salhi fait le buzz sur les chaînes de télévision et sur les réseaux sociaux, à propos de ses critiques sur tamazight, une députée égyptienne Nashwa Al-Dib, membre du Parlement qui était invitée à un débat sur un plateau de télévision fait mieux et surtout plus fort, en évoquant la question de la normalisation des relations entre l'Egypte et Israël. Elle a appelé son pays à rompre les accords de paix, défendant la cause arabe et la cause palestinienne: «Nos manuels scolaires devraient revenir à l'expression 'entité sioniste'' pour se référer à Israël... afin d'enseigner à nos enfants que cette entité est une spoliation de terre, d'honneur, de Lieux Saints et de ressources, et qu'ils sucent le sang des enfants et tuent nos martyrs, nos enfants, nos jeunes et nos mères depuis de nombreuses années.» La députée s'exprimait dans le cadre d'un débat, mais face à elle, sa «contradictrice» Farida Choubachi était apparemment d'accord avec elle sur ce point: «Les croisés ne se trouvaient-ils pas ici pendant 200 ans? Les Israéliens partiront aussi. Israël est voué à la perdition. Pour moi c'est clair comme le jour. Quoi qu'il arrive (...) nous sommes 300 millions d'Arabes. Ne pouvons-nous pas 'gérer'' 15 millions de juifs». Même si le gouvernement égyptien a établi des relations diplomatiques avec l'Etat d'Israël, le peuple, les médias et même les politiques n'ont pas encore digéré la normalisation avec Israël. Si les relations israélo-égyptiennes sont bonnes au niveau des dirigeants, notamment pour des raisons d'intérêts régionaux communs et de lutte conjointe contre le terrorisme, la haine d'Israël et des juifs, n'ont de loin pas disparu dans la population, y compris et surtout dans l'élite du pays. Cette donne démontre la mauvaise place que possèdent les Israéliens dans le paysage médiatique et politique en Egypte. Cette situation dure depuis 1978 et continue de se transmettre dans les films et les feuilletons, puisque plusieurs films et séries arabes et égyptiennes, place Israël comme l'ennemi public numéro un dans le Monde arabe. Les médias et plus particulièrement les télévisions d'Etat égyptiennes comme Al Masrya et le bouquet Nile TV, diffuse des programmes antisionistes. Même les plus grands acteurs égyptiens à l'image de Mohamed Sobhi et Adel Imam, critiquent souvent les juifs et Israël, en raison du mal qu'ils ont incrusté dans le Monde arabe. Certains Egyptiens pensent également que le terrorisme qui domine le Sinaï est le fruit d'une collaboration secrète entre l'Etat hébreu et les groupes djihadistes. Une situation de chaos, qui incite encore une fois, les médias égyptiens à se placer dans la plus grande vigilance pour protéger la société du danger sioniste. [email protected]