Bien qu'aboli officiellement depuis 1981, l'esclavage reste largement pratiqué en Mauritanie et la ségrégation raciale est l'un des facteurs les plus importants de l'instabilité politique chronique que connaît le pays, dont on dit qu'il est l'un des 18 pays les plus pauvres de la planète, ce qui a justifié l'annulation de sa dette extérieure le 11 juin 2005 par le G8. Vaste pays de 1030.000 km² dont plus de 677.000 occupés par le désert, la carte géographique et humaine de la Mauritanie a été dessinée en 1904 par l'Espagne et la France, au mépris de l'implantation territoriale des populations, d'où les conflits ethniques qui ne cessent d'émailler périodiquement la vie des Mauritaniens. Des violences avaient fait en 1989 des centaines de morts dans la communauté négro-africaine. Sur les 2,8 millions d'habitants (dont près d'un million vivent à Nouakchott la capitale de la République) que compte le pays, on dénombre 30% de métis (haratine anciens esclaves), 30% de Maures et 30% de noirs. Mais selon les statistiques officielles, le pays compterait 80% de Maures (majoritaires) et seulement 18% de négro-africains. L'islam est la religion dominante à plus de 99%. Sur le plan social, c'est surtout le chômage qui reste la donnée dominante du paysage mauritanien, bien que les structures sociales traditionnelles permettent à un seul travailleur de prendre en charge les nombreux membres de toute une famille (au sens tribal du terme), selon le principe. «Un actif peut nourrir toute une famille» On dit qu'au contraire des autres pays du Sahel, la Mauritanie n'est pas un pays où les gens meurent de faim. Tant mieux. Malgré cette pauvreté devenue structurelle, il ne fait aucun doute que la Mauritanie a des richesses indéniables. L'agriculture fait vivre bon an mal an une grande partie de la société rurale traditionnelle, contribuant pour 20% au produit intérieur brut et à 60% de l'emploi, alors même que la pêche, grâce à une large côte poissonneuse qui donne sur l'océan Atlantique, procure des ressources en devises pour le pays, par la vente de droits de pêche au Japon et à l'Union européenne depuis les années 1990. C'est-à-dire que ces pays qui pratiquent la pêche intensive réduisent les richesses halieutiques de la Mauritanie et rognent d'autant sur la pêche traditionnelle vivrière.L'autre richesse économique de la Mauritanie est constituée par les mines de fer de Kedia d'Ijil, pour une exploitation avoisinant les 11 millions de tonnes annuellement. Enfin, on ne terminera pas ce volet sans signaler les découvertes récentes de pétrole et de gaz qui permettront à la Mauritanie de s'autosatisfaire et et éventuellement d'envisager de devenir un pays exportateur d'hydrocarbures.