Des cas d'esclavage très graves existent encore en Mauritanie, pays où cette pratique est pourtant officiellement abolie. «Des gens subissent des formes d'esclavage multiples et très graves, certains dans les campagnes et d'autres dans les villes», a déclaré Mme Gulnara Shahinian, rapporteur des Nations unies sur les formes contemporaines d'esclavage à Nouakchott. Durant son séjour, elle a rencontré des officiels mauritaniens et des ONG anti-esclavagistes mais aussi «des victimes de l'esclavage, tels des enfants et des femmes qui ont fui leurs maîtres dans la brousse pour se réfugier dans les villes, laissant les leurs derrière eux dans des conditions difficiles», a-t-elle déclaré. Mme Shahinian a néanmoins indiqué qu'il lui manquait encore «beaucoup d'informations pour mieux comprendre le phénomène de l'esclavage en Mauritanie eu égard à la complexité des structures sociales et de la composition ethnique» de la Mauritanie. Longtemps couvert d'une chape de silence, l'esclavage a officiellement été aboli en Mauritanie en 1981.