La wilaya de Tizi Ouzou a renoué, hier encore, avec les mouvements de protestations. Une grève, largement suivie a paralysé une grande partie des établissements scolaires, mais aussi la formation professionnelle. Cependant, le mot d'ordre n'a pas été suivi par les autres secteurs. Il s'agit d'une journée de protestation à l'appel lancé par l'intersyndicale de la Fonction publique, regroupant pas moins de 14 syndicats autonomes. Par ailleurs, dans le même sillage, un sit-in de protestation a été observé durant la même journée devant le siège de la wilaya de Tizi Ouzou, a-t-on constaté sur place. Le mouvement de protestation en question a toutefois été boudé dans pas mal de régions où les établissements scolaires ont fonctionné normalement. Ce qui démontre, si besoin est, le ras-le-bol général engendré par la situation d'instabilité chronique que vit notamment le secteur de l'éducation particulièrement au niveau des lycées depuis le premier jour de la grève illimitée lancée par le Cnapeste, le 20 novembre 2017. Une grève ayant duré deux mois et ayant failli du coup compromettre l'année scolaire avec un risque pour les élèves de terminale de ne pas pouvoir passer leur examen de baccalauréat. Il faut reconnaître que même les responsables de wilaya du Cnapeste, ayant compris les enjeux, ont lâché du lest dans l'intérêt des élèves. Une attitude honorable qui est à saluer, puisque même la grève illimitée lancée par le conseil national du Cnapeste a été boudée paar la wilaya de Tizi Ouzou qui juge qu'on commence à abuser de ce droit constitutionnel à la grève. Le fait aussi que les parents d'élèves soient montés au créneau devant la menace qui guettait leurs enfants a lourdement pesé dans ce changement de cap et de stratégie de la part du syndicat Cnapeste de la wilaya de Tizi Ouzou qui préfère désormais organiser des actions de protestation sporadiques, ne menaçant aucunement l'avenir des élèves. C'est pourquoi, d'ailleurs, l'appel à la grève de l'intersyndicale, pour la journée d'hier, a été suivi par les partisans du Cnapeste. Devant le siège de la wilaya où se tenait le sit-in, les représentants de nombreux syndicats autonomes dont le Satef et le Cnapeste ont pris la parole pour rappeler les revendications les ayant poussés à initier cette action. Ils ont ainsi rappelé leurs revendications inhérentes à la retraite anticipée, mais aussi, ils ont déploré le fait que leur pouvoir d'achat ne cesse de péricliter. Ils exigent en outre que le droit à l'action syndicale soit respecté et que cessent les campagnes d'intimidation dont sont victimes notamment les syndicalistes autonomes ainsi que les fonctionnaires qui observent des actions de grève, qui restent un droit constitutionnel indéniable, d'après leurs déclarations. La foule s'est dispersée dans le calme absolu après la fin du rassemblement.