Il s'agit de la problématique du triple concentré de tomate et son emballage. Un sujet crucial, en référence à sa mise à l'ordre du jour du séminaire organisé par les professionnels de la production et la transformation de la tomate industrielle à l'est du pays. Sac aseptique ou sac en aluminium, un emballage servant à la conservation du triple concentré de tomate, figure sur la liste des produits interdits à l'importation. Une révélation faite par un transformateur lors de la rencontre, tenue la semaine passée à la direction de l'agriculture de la wilaya de Annaba. Le black-out a entouré la question débattue en l'absence des organes de presse. Notre interlocuteur a déploré l'inscription des sacs aseptiques, sur la liste des produits interdits à l'importation. Le transformateur a estimé «incohérent d'interdire l'importation de cet emballage en aluminium et de maintenir l'importation du triple concentré de tomate». De l'avis de cet autre opérateur de la transformation de la tomate industrielle de la wilaya de Guelma, qui déplorait une décision illogique unique en son genre: «Il aurait été préférable d'interdire à l'importation le triple concentré de tomate, que nous, les transformateurs, produisont et en très bonne qualité. L'Etat sait que l'emballage n'est pas produit en Algérie, ce qui exige son importation, alors comment expliquer cette interdiction qui ne colle pas?», a expliqué notre interlocuteur. Selon certaines précisions apportées par plusieurs participants, l'interdiction à l'importation de l'emballage profite aux importateurs du triple concentré de tomate. «Les stocks du triple concentré de tomate sont disponibles dans les usines de l'Est. Cela dit que nous ne sommes plus dans le besoin de son importation. Le seul besoin est celui des sacs aseptique, qui ne sont pas produits en Algérie mais l'Etat maintient encore son autorisation à l'importation.» C'est pour dire que, malgré la disponibilité du triple concentré de tomate, son importation est toujours autorisée à l'importation. On rappelle dans ce sens, que la question a été soulevée, en janvier dernier, lors, de la visite du ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche à la wilaya d'El Tarf, où il a été dénoncé les importations massives du triple concentré de tomate. Situation à l'origine de préjudices autant aux fellahs qu'aux industriels dont, les usines locales enregistrent d'importants sur-stocks. Sur place, Abdelkader Bouazghi s'était engagé à débattre la question avec le chargé du ministère du Commerce. Sauf que, et jusqu'à la mise sous presse, aucune décision n'a été prise à ce sujet. Situation renseignant, selon des transformateurs des wilayas de l'est du pays, du poids des lobbies. «Ils continuent d'avoir la mainmise sur le triple concentré de tomate, en imposant leur diktat pour continuer à inonder le marché local», nous révèle t-on. Sur les raisons du black-out, entourant ce point crucial, qu'est le sac en aluminium dit aseptique, pour la conservation du triple concentré de tomate, les sources qui ont filtré les informations citées ci-dessus, ont estimé que les organisateurs ont probablement jugé pas indispensable de médiatiser la question, en attendant le résultat du débat entre les deux ministères, le Commerce et l'Agriculture. Surtout que le responsable de ce dernier, s'était engagé à El Tarf, à débattre le point avec son homologue du commerce. S'agissant du point crucial de cette rencontre régionale sur la filière de la tomate industrielle, en tant que culture stratégique dans le développement agricole, bénéficiant du soutien de l'Etat, il a eu trait à «la protection phytosanitaire et la fertilisation de la tomate industrielle». Inscrite dans le cadre de l'appui technique aux agriculteurs pour la campagne 2017-2018, la rencontre organisée par la direction des services agricoles de Annaba, en collaboration avec l'opérateur ACI et Green Naciral, avec la participation de 109 agriculteurs de Annaba, El Tarf, Guelma, Skikda et Sétif, 26 cadres du secteur agricole, le président de l'Association interprofessionnelle de la tomate, la Badr, la Crma et l'Unpa de Annaba et l'Office national interprofessionnel des légumes et viandes. Les participants ont soulevé plusieurs points, notamment l'objectif global de la campagne 2017-2018 pour la culture de la tomate industrielle. Une thématique qui a fait état de la plantation d'une surface de 2310 ha pour une production de 1 183 890 q. Dans son intervention Chabeh Messaoud, président du Cnift, a mis en relief les bienfaits du système d'irrigation par le moyen de son intervention sur l'irrigation goutte- à-goutte, à savoir, les bonnes pratiques phytosanitaires, dont le contrôle régulier de la période et la dose du traitement de la culture, le respect de l'environnement par l'utilisation rationnelle des pesticides, la date du repiquage, l'évapotranspiration et la fer- irrigation. Entre autres. Dans ce sillage, il a été retenu, lors de la rencontre que le manque d'eau, qui demeure la préoccupation, même pour cette année, où, le risque de manque n'est pas écarté, notamment dans la wilaya de Guelma, où, le problème se pose avec acuité. Une raison incitant les agriculteurs à aller vers les plants mottes «système économiseur d'eau» en l'occurrence. Néanmoins, et en dépit de toutes les contraintes entravant la production de la filière, cette dernière est en mesure de faire largement face à la demande nationale. Pour cela, les participants ont été unanimes quant à une véritable mise en valeur et une réelle relance de la filière. Un processus qui passe inévitablement par «l'interdiction d'importer le produit fini, concentré et double concentré de tomate». Un mécanisme incontournable, pour promouvoir ce segment de l'agriculture à l'est du pays.