De par son importance en tant que l�une des principales cultures strat�giques, la fili�re de la tomate industrielle avait rassembl�, ce week end � la Direction des services agricoles d�Annaba, la majorit� des intervenants dans ce produit agricole transform� en double concentr�, sans lequel la cuisine alg�rienne perdra une bonne partie de son �me. Pourquoi cette rencontre s�est tenue sp�cialement � Annaba ? Tout simplement parce que 80% environ de la production nationale en tomate industrielle est concentr�e (au propre, g�ographiquement et industriellement) dans les quatre wilayas de l�extr�me nord-est du pays qui sont, Annaba El Tarf, Skikda et Guelma. Ainsi, les pr�visions pour la r�colte de cette saison 2011 tablent sur 600 000 tonnes qui donneront quelque 60 000 tonnes de double concentr� de tomate, soit l��quivalent de plus de 50% des besoins nationaux en ce produit. Cette r�colte aurait pu �tre plus abondante ne serait-ce les al�as climatiques. En effet, pr�s de 20 % des 16 000 hectares r�serv�s par les agriculteurs des quatre wilayas � ce fruit ayant souffert, durant le mois de mai, du mildiou, maladie parasitaire attaquant les cultures telles la tomate, la vigne, la pomme de terre� Cette rencontre d�Annaba pr�sid�e par M. Lakhdar Merakchi, directeur g�n�ral de l�Office national interprofessionnel des l�gumes et viandes (Onilv) relevant du minist�re de l�Agriculture et du D�veloppement rural, a eu le m�rite de mettre sur la table l�ensemble des probl�mes et pr�occupations des producteurs et transformateurs. Elle a �galement permis aux techniciens de l�Institut national de protection des v�g�taux (INPV), ing�nieurs agronomes et sp�cialistes des produits phytosanitaires de donner leurs avis sur le d�veloppement de cette fili�re. Producteur de tomate industrielle, ayant occup� la fonction de pr�sident de la Chambre d�agriculture d�Annaba pendant de nombreuses ann�es, Messaoud Chebbah est un sp�cialiste reconnu en agriculture en g�n�ral en fili�re tomate industrielle en particulier de par sa formation d�ing�nieur agronome. De par ses qualit�s, il a �t� choisi pour occuper la pr�sidence du Comit� national interprofessionnel de la tomate (Cnit), dont la cr�ation a fortement �t� souhait�e par le minist�re de l�Agriculture �dans l�intention de booster cette fili�re et arriver � l�autosuffisance et pourquoi pas � l�exportation�, a affirm� M. Merakchi. Et d�ajouter que les quatre dinars et 1,5 dinar par kilo octroy�s respectivement aux producteurs et aux conserveurs �d�notent de la volont� des pouvoirs publics � accompagner la fili�re�, estimant que la r�gion de l�extr�me nord-est, l�une des plus arros�es de l�Alg�rie est propice non seulement � la tomate, mais aussi � d�autres cultures � forte valeur marchande et pouvant m�me int�resser des pays �trangers. Certains producteurs ayant d�pass� l�ann�e �coul�e les 1 000 quintaux de tomate fra�che � l�hectare se sont inqui�t�s pour l��coulement du surplus de production n�ayant pas fait pr�alablement l�objet de contrat de livraison avec les transformateurs. Les responsables pr�sents ont tenu � rassurer ces producteurs quant � la prise en charge du produit de leur labeur. A moins de quinze jours de la campagne de cueillette du fruit, l�emballage m�tallique pour le concentr� de tomate �tait l�autre pr�occupation des conserveurs. M�mes assurances des responsables pour le conditionnement de la totalit� de la production. Sur ce point, M. Chebbah souhaite une intervention dans les hautes sph�res du gouvernement (cette question ne concerne pas uniquement le minist�re de l�Agriculture, mais aussi un ensemble d�autres minist�res dont celui de l�Industrie). Pour ce grand sp�cialiste de la fili�re : �certains comportements �go�stes ont �t� � l�origine de la cassure de la fili�re qui a, pourtant, donn� � ses d�buts des r�sultats couvrant jusqu�� 80% de la demande nationale�. En effet, � une certaine p�riode pas aussi lointaine, la r�gion disposait de 22 unit�s de transformation. Elles ne sont, aujourd�hui, que sept qui s�appr�tent � recevoir la production de la saison 2011. Les pr�sents � cette r�union ont, par ailleurs, �voqu� un autre probl�me pouvant alt�rer leur travail. Ils ont cit� les imputs, intrants et autres produits phytosanitaires import�s de l��tranger et dont certains commercialis�s ne sont pas conformes aux exigences voulues, et, plus grave, constituent un danger pour la sant� publique. Ce point a fait r�agir le DG de l�Onilv qui a soulign� �la vigilance des pouvoirs publics quant � tout ce qui a trait � la sant� du citoyen�. Ingr�dient n�cessaire pour la pr�paration des mets de la cuisine alg�rienne, le concentr� de tomate y est pr�sent � longueur d�ann�e en ce lieu. Peut-on imaginer un seul instant une chorba pour le ftour du Ramadan sans cet ingr�dient ? Une �crasante majorit� d�Alg�riens vous r�pondra par la n�gative.