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Le FFS s'enlise dans la crise
A QUELQUES SEMAINES DE LA SESSION EXTRAORDINAIRE DE SON COMITE CENTRAL
Publié dans L'Expression le 22 - 02 - 2018

Les luttes de clans s'affichent vertement même à travers la Toile entre les «frères ennemis» de ce vieux parti d'opposition.
Cette «escalade» qui prend une dimension très profonde en termes de crise et de déchirements qui secouent le FFS, renseigne sur une situation qui était latente depuis des années.
La situation interne du Front des forces socialistes (FFS) est en train de prendre une tournure le moins que l'on puisse dire, de crise.
Les luttes de clans s'affichent vertement même à travers la Toile entre les «frères ennemis» de ce vieux parti d'opposition.
La session extraordinaire du conseil national qui a été provoquée par le secrétariat national n'a pas pu endiguer les frictions et les dissensions entre le clan des deux frères Baloul et celui de Ali Laskri. La réunion s'est terminée sans que des décisions soient prises quant à la crise qui ronge l'instance présidentielle après la démission de l'un de ses membres, à savoir Ali Laskri.
La crise est en train de se prolonger de facto, dans la mesure où ladite session a été ajournée pour le 9 mars prochain afin d'essayer de trouver un compromis entre les deux clans source de ce conflit qui frappe de plein fouet le parti de Dda l'Ho. Certes, le volet statutaire est soulevé de façon récurrente de par le vide organique et politique que vient de provoquer la démission de Ali Laskri, mais cette démarche n'est pas l'unique raison qui justifie la débâcle de ce parti livré à des batailles rangées entre clans «hétéroclites», à en croire ce qui se dit au sein même de la structure dirigeante dudit parti. La fragilisation du FFS se fait sentir d'une manière dramatique quand on remarque le degré atteint par le conflit à travers l'espace bleu (Facebook). C'est en fait, une manière désolante d'étaler le linge sale du parti et les conflits qui le minent. D'ailleurs, c'est la première fois où l'on constate une attaque frontale d'un député et membre du conseil national, Chafaâ Bouaiche. En fait, celui-ci a fait une tirade aussi violente qu'acerbe à l'encontre du premier secrétaire du FFS, Mohamed Hadj Djillali en l'occurrence. Cette lutte de clans qui vient de prendre l'allure d'une guéguerre sur la Toile, est animée par le fait que ledit premier secrétaire a publié sur son mur un texte où il fait allusion de façon feutrée à la crise qui frappe le parti à cause de la défaillance qui caractérise l'instance présidentielle et le blocage causé par la démission de Ali Laskri. Mohamed Hadj Djillali a reçu une douche de la part de son camarade Chafaâ Bouaiche qui a affiché ce que le premier secrétaire a publié sur son mur en déclarant que «tu as envie de te rendre, mais tu vas continuer, soit tu bénéficies de la gloire ou tu meurs en essayant de le faire», a mentionné le premier secrétaire sur son mur. Chafaâ Bouaiche a répliqué en répondant qu'«un premier secrétaire transforme son mur en un lieu de rencontre pour les dissidents du FFS chassés du vivant de Ait Ahmed?», a tempêté Bouaiche à l'encontre de son premier secrétaire avec une véhémence rarement exprimée par les anciens cadres et militants du FFS durant les crises successives que ce dernier avait connues dans le passé. Cette guerre ouverte entre les clans se précise avec force lorsqu'on remarque que les rapports entre des «compagnons de lutte» sont caractérisés par des attaques violentes et qui sortent des critères de la camaraderie telle qu'elle leur a été enseignée par le regretté Hocine Ait Ahmed.
Cette «escalade» qui prend une dimension très profonde en termes de crise et de déchirements qui secouent le FFS, renseigne sur une situation qui était latente depuis des années et qui maintenant, n'a fait que rebondir au moment opportun pour mettre le parti devant sa propre réalité faite de divisions internes et de luttes de clans que même les compromis n'ont pu escamoter ou dissimuler. La crise est telle que la date fatidique du 9 mars prochain risque d'être reportée à cause de ces dernières palabres qui sont étalées en plein jour et au vu et au su de tout le monde.
L'idée selon laquelle la tenue d'un congrès extraordinaire s'avère impérative, suscite une discorde de taille au sein du FFS et de ses deux clans qui s'entre-déchirent est la trame de fond de la crise, mais aussi la voie salvatrice qui puisse se présenter aux cadres du parti pour mettre un terme à ce brouillamini qui frappe profondément la structure du parti. Or, le clan adverse, à savoir, celui des «deux frères Baloul» comme cela est mentionné dans les publications de certains militants du FFS, sait que si la direction optera pour un congrès extraordinaire cela risque de les emporter et que leurs soutiens se verront carrément relégués à des rôles d'arrière-plan au sein de la base du parti. Le clan de Ali Laskri et ses soutiens table sur cette démarche pour dissuader l'autre clan qui se voit en pleine déroute. Mais les atermoiements et les reports risquent aussi de servir le clan des «Frères Baloul» en maintenant le statu quo jusqu'au déroulement du congrès ordinaire en mai prochain. Une chose est sûre, le FFS est plongé dans une crise interne qui écorne son image de parti démocratique connu pour ses traditions politiques et par son expérience quant aux grands enjeux et défis. Le parti de Dda l'Ho risque gros cette fois, y compris de se voir amoncelé en entités et fractions qui annonceront la mise à mort de cet outil politique le plus vieux qu'a connu l'opposition.


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