Le ministre qui mène une bataille contre la surfacturation veut se renseigner sur les prix des différents produits pour s'assurer qu'il n' y a pas d'arnaque. L'augmentation des prix des yaourts a fait réagir la tutelle. «Les services du ministère du Commerce mènent une enquête actuellement auprès des grands producteurs des produits laitiers pour connaître les raisons des augmentations affichées ces dernières semaines notamment sur les prix du yaourt», a affirmé Mohamed Benmeradi. Dans une réponse à une question orale, jeudi dernier, à l'APN, le ministre du Commerce a soutenu que ces augmentations ne sont pas justifiées. Il a promis même de sévir. «Des sanctions seront prises au terme de l'enquête», a-t-il martelé. Selon un responsable du département de commerce, la crise du sachet de lait préoccupe sérieusement le ministre. «On ne comprend pas pourquoi il y a une tension sur le sachet de lait, alors que la facture d'importation du lait en poudre a augmenté», s'interroge ce responsable. Le ministre veut ainsi mettre la lumière sur le détournement de bonnes quantités de lait subventionné par les professionnels pour la production des fromages et des yaourts qui est un secret de polychinelle. L'hôte de l'APN a affirmé que ses services ont renforcé le contrôle des prix. «Nous veillons au contrôle des prix, principalement ceux des produits subventionnés par l'Etat, tels que le sucre, le lait et l'huile», a-t-il certifié. Le ministre qui mène une bataille contre la surfacturation, veut se renseigner sur les prix des différents produits, pour s'assurer s'il n'y a pas d'arnaque. Le ministre a réfuté l'idée que la hausse des prix a touché tous les produits de consommation. «Les produits de consommation de base n'ont pas connu une hausse vertigineuse, à l'exception de quelques produits concernés par les nouvelles taxes introduites dans la loi de finances 2018», a assuré le ministre, en expliquant toutefois que certains obéissent aux prix du marché international, comme les féculents. Depuis son arrivée à la tête du secteur, le ministre multiplie ses actions sur le terrain en renforçant le contrôle. Benmeradi veut sérieusement révolutionner son secteur en actionnant les différents mécanismes de contrôle. «Nous observons des augmentations sur certains produits que nous n'arrivons pas encore à expliquer», a reconnu le ministre sur les ondes de la Chaîne 3. Ce dernier est convaincu que le système des licences n'est pas vraiment efficace. «L'importation du lait en poudre a augmenté de 50%, le groupe d'alimentation générale a augmenté, les produits pétroliers ont augmenté, ce qui a contrarié le gain qui était attendu par le dispositif des licences, résultat de fin d'année, nous n'avons réduit la facture que de 1,2 milliard de dinars», a-t-il déploré. Voulant resserrer les vannes, le ministre a établi une liste de 851 produits interdits à l'importation. Enfin, Benmeradi est revenu encore une fois sur la question des subventions en assurant l'engagement de l'Etat à maintenir sa politique. Se référant aux chiffres, il rappelle que l'Etat a consacré 12 milliards de dinars pour soutenir les prix du sucre et de l'huile depuis 2011, et 6 milliards de DA ont été décaissés pour couvrir les frais du transport des produits alimentaires dans le Sud.