Le père s'est approprié le logement et a abandonné sa femme et ses enfants qui vivent depuis sous une tente de fortune. Le séisme a détruit leur maison, leur père a fait le reste : il a ruiné leur vie. C'est, en effet, le triste sort que celui d'une très modeste famille à Aïn-Taya à une trentaine de kilomètres de l'est d'Alger, envers qui les pouvoirs publics, notamment la daïra de Dar El Beïda dont dépend cette commune, affichent mépris et insouciance. Ce n'est, ni plus ni moins, une situation de non-assistance à des personnes en danger dans laquelle les institutions de l'Etat se trouvent. Car si Naïma, sa mère, sa petite soeur et son jeune frère, passent leurs nuits à la belle étoile depuis le séisme du 21 mai 2003, c'est que d'abord, leur père leur a joué un très mauvais tour. Le drame a pris effet depuis que la famille a bénéficié, en 2004, d'un appartement aux Eucalyptus dans la banlieue d'Alger dans le cadre du relogement des sinistrés. Le logement acquis, tout semblait dès lors s'arranger pour cette famille et rien n'indiquait qu'une autre tragédie l'attendait au tournant. Ce fut le cas hélas! Le père dont le cynisme a dépassé toutes les limites, n'a rien vu de mieux que de s'approprier pour lui seul la nouvelle demeure. Sans dire mot, il a filé à l'anglaise laissant femme et enfants à la merci du temps, sous une tente de fortune, dans la cour des voisins à la rue Ali Khodja qui longe le stade municipal. Alors que l'on s'attendait à ce que justice soit faite à la suite du divorce du couple, la mère est ses enfants découvrent, stupéfaits, qu'ils n'ont eu droit à aucun soutien financier leur permettant de louer un toit. «A deux reprises, nous avons demandé au juge notre droit au logement, en vain...» regrette Naïma. Pis, les autorités locales ne leur ont été, dit-elle, d'aucune aide notamment pour ce qui est de l'acquisition d'un chalet. «Nous interpellons les pouvoirs publics pour qu'ils nous donnent, au moins, un chalet pour vivre dignement comme tous les citoyens» souhaite-t-elle. C'est une véritable misère dans laquelle cette famille vit et qui, de surcroît, n'a de ressources que celles de Naïma, 25 ans, qui s'échine, tant bien que mal, pour subvenir aux besoins des siens en exerçant un travail assez modeste. Si le sinistre père s'est approprié de la façon la plus légale la nouvelle demeure, aucune loi toutefois ne légitime l'abandon à la rue de sa femme et de ses enfants. Les pouvoirs publics, plus précisément les autorités locales, la daïra de Dar El Beïda sont interpellés pour apporter assistance à des citoyens, des enfants de surcroît, en danger, qui n'ont de faute que d'avoir eu par malchance un père cynique.