Le président de la République semble privilégier cette méthode de communication directe avec les élites de la République. Sauf imprévu de dernière minute, le chef de l'Etat convoquera aujourd'hui le corps électoral pour le référendum sur la réconciliation nationale, à l'occasion de son discours devant les cadres de la nation. Troisième du genre depuis son accession au pouvoir, le président de la République abordera, sans doute, lors de cette rencontre, les grandes questions qui font l'actualité du pays depuis avril 2004. Il est entendu que le projet de la réconciliation nationale, dont il a fait l'épine dorsale de son second mandat, constituera l'essentiel de son allocution devant les cadres de la République. Le choix de la Conférence des cadres de la nation pour l'annonce officielle du référendum n'est certainement pas fortuit. Par cette démarche, le chef de l'Etat donne toute sa dimension à un projet qui engage l'ensemble de la collectivité nationale. C'est donc l'occasion pour lui d'expliquer l'alpha et l'oméga de sa démarche réconciliatrice. Car, même si globalement l'opinion devine les grandes lignes de ce que sera le texte qu'il proposera au peuple, il n'en demeure qu'aucune personnalité politique n'est à même de dire ce qu'il en est réellement dans le détail. Bouteflika a donc su garder au «chaud» les contours réels de son projet pour les soumettre aujourd'hui aux cadres de la nation, avant d'en référer au peuple pour son adoption. Aussi, saura-t-on aujourd'hui, ce que prévoit le chef de l'Etat sur le dossier de la réconciliation nationale. L'autre événement non moins crucial, que pourrait évoquer le chef de l'Etat n'est autre que la révision Constitutionnelle. Des murmures bruissent dans les milieux politiques et insistent sur l'organisation d'une autre consultation populaire relative celle-ci à la nouvelle constitution qui dit-on serait fin prête. L'idée d'une double consultation populaire sur les deux sujets fait d'ailleurs, dit-on, son bonhomme de chemin en haut lieu. Avec la différence, cependant, que pour le projet de révision constitutionnelle, l'on n'a pas assisté à une campagne partisane. En tout état de cause, l'intervention du président de la République aujourd'hui est importante à plus d'un titre, au sens où elle constitue un tournant majeur dans la vie de la nation. Intervenant en pleine saison estivale, la sortie de Bouteflika n'en annonce pas moins une rentrée politique chargée, puisqu'elle coïncidera, en principe, avec la campagne référendaire, ce qui préjuge d'une «agitation politique» particulière. L'opinion nationale, déjà largement informée par le président lui-même sur le nouveau plan de soutien à la relance économique, à l'occasion d'une précédente conférence nationale des cadres, saura aujourd'hui à quoi s'en tenir sur les principaux sujets qui la concernent au premier chef. Il y a lieu de constater, à ce propos que le président de la République, semble privilégier cette méthode de communication directe avec les élites de la République et, partant, avec l'ensemble de la société lorsqu'il est amené à prendre de lourdes décisions qui engagent d'une manière ou d'une autre l'avenir du pays. Cela en plus du recours à la voie référendaire pour laquelle Bouteflika semble trouver beaucoup d'aspect positifs. Ainsi, après le référendum sur la concorde civile, le peuple sera convoqué à s'exprimer sur la réconciliation nationale fin septembre. Et il sera vraisemblablement amené à user de sa voix pour le très probable avènement d'une nouvelle Constitution.