Ils trouvent que la loi pour la protection des espèces des poissons est incompréhensible. Le ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques semble vouloir mettre les boeufs avant la charrue avec les nouvelles lois de protection des espèces marines, notamment les poissons. Trois zones de pêche seulement ont été délimitées sans que l'on sache avec exactitude leur position géographique. Les pêcheurs côtiers ne peuvent pas s'aventurer au-delà de 6 milles. Les promoteurs trouvent que la loi pour la protection des espèces des poissons est incompréhensible. Les professionnels de la pêche n'ont jamais été conviés à un débat pour l'enrichissement des textes, afin que les lois soient adaptées à la réalité du secteur de la pêche. La décision de créer trois zones de pêche n'existe nulle part au niveau des pays du Bassin méditerranéen, même pas en Tunisie, pays voisin qui dispose d'un plateau continental sous la mer qui est cinq fois plus important que celui de l'Algérie. Au préalable, ces textes de loi qui n'ont pas été débattus par les professionnels du secteur de la pêche sont tout de même adoptés par l'APN. Le gouvernement algérien incite les citoyens à importer de grands navires, mais si toute la superficie de l'Algérie ne se prête pas à l'agriculture, c'est la même chose pour la superficie marine. La pêche du poisson est limitée à certaines zones. Certains disent que l'Algérie s'est appauvrie en poisson. Plusieurs espèces ont disparues, une situation surréaliste. Le ministère de la Pêche, lui, dément cela et affirme que des cartes marines sont établies par un bureau d'études espagnol et sont mises à la disposition des promoteurs. Mais à part les sept cartes de chalutage produites par les scientifiques qui étaient à bord du navire océanographique espagnol Visconde De Eza, les promoteurs n'ont aucun élément ni carte précise, notant bien que les sept cartes sont considérées par les patrons pêcheurs comme incomplètes et ne concernent que les côtes de la capitale. C'est un vrai obstacle pour les investisseurs, prenons l'exemple de ce promoteur qui a opté pour l'importation d'un chalutier de 23 m de long sur 7 m de large, doté d'un moteur d'une puissance de 800 CV, un navire adapté à la pêche côtière jusqu'à 250 brasses, soit une profondeur de 450 m. Ce chalutier est resté immobilisé pendant trois mois au port de Mostaganem. Le patron pêcheur s'estime piégé par certains textes des nouvelles dispositions relatives aux conditions et modalités d'exercice de la pêche. Une contrainte. Il s'est engagé dans un investissement très lourd, alors que le législateur a conçu des lois sans se concerter avec les promoteurs, de surcroît sans les avertir des procédures d'actualisation des textes de loi. L'investisseur a dû payer aussi la taxe douanière, l'équivalent de 5% de la valeur du chalutier, soit un montant de 140 millions de centimes. Il rencontre beaucoup de difficultés pour payer l'assurance tous risques. Même en procédant au paiement de toutes les charges, cet investisseur ne peut pas utiliser son navire, car les éléments des gardes-côtes qui veillent à l'application des nouveaux textes, l'empêcheront d'aller pêcher là où il veut. Le respect des zones est obligatoire certes, mais comment pêcher quand on ne sait pas exactement où l'on doit pêcher? N'empêche que les ressources halieutiques en Algérie sont impressionnantes. Cela a conduit l'Etat à encourager les promoteurs à acquérir des embarcations à partir des chantiers de l'Ecorep en Algérie sinon à en importer, pour mieux exploiter cette richesse. Cependant, pour une exploitation plus efficace de cette richesse, les promoteurs doivent disposer de moyens plus efficaces aussi, pour une pêche intelligente.