Il maintient que le texte sur la protection des espèces halieutiques a fait l'objet d'un large débat. Les cartes marines sont bel et bien distribuées, elles sont donc disponibles au niveau de la chambre nationale de chaque wilaya, a affirmé le chef de cabinet du ministère de la Pêche, M.Torchi. Un jeu de sept volumes, contenant près de 2500 cartes a été élaboré par le bureau d'études espagnol et a été mis à la disposition des patrons pêcheurs. Quant à la loi pour la protection des espèces halieutiques, elle a été débattue, en 2001, avant son adoption, avec les professionnels de la pêche de l'est, du centre et de l'ouest du pays, déclare M.Torchi. Pourquoi donc les armateurs ignorent-t-ils ces informations et pourquoi sont-ils mécontents quant à ces lois? La question reste sans réponse puisque le ministère de la Pêche semble déployer beaucoup d'efforts afin d'informer et sensibiliser les pêcheurs aux nouvelles techniques de pêche et à la meilleure manière de pêcher sans que cela nuise aux espèces protégées. Notons que les armateurs ont bénéficié de deux ans supplémentaires de délai afin de s'adapter aux nouvelles dispositions relatives aux conditions et modalités d'exercice de la pêche. Un délai qui ne se termine qu'en 2006. Déclarations non fondées des armateurs ou manque d'information? Ces derniers seront surpris d'apprendre que le ministère de la Pêche mène une dure bataille pour avoir un financement plus important dans le cadre de son prochain projet de relance, et dans le but «d'algérianiser» la pêche au thon qui a longtemps été l'affaire des étrangers et qui est un créneau très porteur, les projets d'investissement pour l'acquisition de thoniers sont subventionnés à 60%. En revenant à la délimitation des zones de pêche, la pêche côtière qui s'étalait sur une distance de zéro à trois milles nautiques, s'est étendue à six milles nautiques en faisant intervenir des embarcations plus puissantes. La pêche hauturière qui s'appliquait à six milles nautiques est passée à vingt milles nautiques. Mais même cela ne satisfait pas les patrons pêcheurs qui trouvent ce «zoning» injuste . «Il y aura toujours des armateurs mécontents», affirme M.Torchi. C'est parce qu'il y aura toujours des insatisfaits que le secteur de la pêche ne cessera d'avancer, notons bien que ce secteur a connu l'instabilité tutélaire et a été longtemps rattaché à diverses institutions gouvernementales, il a été sous la tutelle du ministère des Transports, de l'Hydraulique, inscrit comme agence nationale au développement et enfin rattaché au ministère de l'Agriculture. Ce qui a donné lieu, en conséquence, à une désorganisation du secteur. Aujourd'hui, il y a un ministère de la Pêche et le secteur est indépendant des autres institutions et les pêcheurs, longtemps lésés, attendent de voir leur activité s'épanouir. Il est vrai que 6000 dossiers d'investissement ont été déposés dont 565 projets ont été subventionnés, la ministère qui a bénéficié de 9,5 milliards de dinars, a aussi veillé à la mise en place d'un schéma directeur à suivre jusqu'à 2010, notamment dans sa phase court et moyen terme (2003-2007). En attendant des résultats concrets de ces efforts déployés par leur ministère, les pêcheurs devront retrousser leurs manches car la pêche est permise et les poissons n'attendent que de mordre à l'hameçon.