La réunion des élus prévue ce jeudi sera décisive, selon les responsables du parti, puisqu'elle dégagera les actions à mener pour s'opposer à la dissolution des assemblées locales en Kabylie. Moins de vingt-quatre heures après le communiqué du Conseil des ministres qui confirme officiellement la dissolution des assemblées locales issues du scrutin du 10 octobre 2002, une source du ministère de l'Intérieur, citée par l'APS, a apporté, hier, des clarifications sur les APW et APC concernées par la mesure. Cette dernière, apprend-on, touchera l'ensemble des APC des wilayas de Tizi Ouzou et de Béjaïa ainsi que les APW de ces deux wilayas. “Dans la wilaya de Boumerdès ne seront touchées par la mesure que les communes de Chaâbet El-Ameur et Naciria, et la commune d'El-Asnam, dans la wilaya de Bouira”. Au total, ce sont 122 communes qui seront dissoutes dont 52 à Tizi Ouzou, 67 à Béjaïa, 2 à Boumerdès et 1 à Bouira. Ce nombre est arrêté sur la base d'un rapport présenté en Conseil de gouvernement puis en Conseil des ministres par Yazid Zerhouni. Quid des autres communes de la wilaya de Boumerdès, Bouira, Bordj Bou-Arréridj et même Sétif, lesquelles ont été touchées par les troubles de Kabylie. Pourtant, la source du ministère de l'Intérieur indique dans sa précision que “cette dissolution peut s'expliquer par le fait que durant les élections locales du 10 octobre 2002, une grande majorité de la population n'a pu exprimer valablement son droit de vote en raison des empêchements, blocages et actes de violence qui ont entâché le déroulement de ce scrutin dans cette région du pays”. D'où la question de se demander pourquoi pas une dissolution systématique pour toutes les assemblées où les élections du 10 octobre 2002 n'avaient pas pu se dérouler dans des conditions normales. Un tel choix parcellaire peut encore donner du grain à moudre aux adversaires de la dissolution, notamment les élus du FFS qui refusent de sortir par la petite porte, après avoir cautionné sans le vouloir la démarche du pouvoir en acceptant de participer à une consultation populaire sur fond d'émeutes en Kabylie. Mais au-delà de la Kabylie, qu'en est-il des autres communes qui tombent pourtant sous le coup des articles 34 du code communal et 44 du code de wilaya, amendés, permettant une dissolution quand le blocage est dûment constaté ? Car même dans ces assemblées, les choses sont loin d'être normales, alors que la source du ministère de l'Intérieur explique précisément que “les élections partielles destinées au renouvellement de la totalité des APC et des APW des wilayas de Tizi Ouzou et de Béjaïa, de deux APC dans la wilaya de Boumerdès et d'une APC dans la wilaya de Bouira, visent essentiellement, note la même source du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, l'instauration de nouveaux rapports apaisés et confiants au sein des collectivités territoriales concernées et la réunion des conditions idoines pour permettre aux citoyens n'ayant pu exercer leur droit de vote lors du scrutin du 10 octobre 2002 de pouvoir s'exprimer librement”. En attendant que la question du calendrier soit tranchée par le département de Zerhouni, ces élections anticipées risquent, contrairement à ce qui est attendu de leur organisation, un alourdissement du climat politique en Kabylie. N. S.