Vérité en deça de l'Atlantique, erreur au-delà. Merkel et Trump sont inquiets! L'annonce faite par le président russe, Vladimir Poutine, jeudi dernier, de la modernisation de l'armement russe, qualifié d'«invincible», a suscité les appréhensions en Occident, dont le président états-unien, Donald Trump et la chancelière allemande, Angela Merkel s'en sont fait les porte-voix. Ainsi, les Occidentaux sont anxieux: que veut encore cet Ours mal léché? Or, la vérité est toute simple: l'Occident et singulièrement ses puissances nucléaires, se sont attribué le monopole de la décision en matière de sécurité, notamment atomique. Celles-ci tout en s'estimant dans leur droit de se défendre et d'améliorer constamment leurs forces de dissuasion, en particulier nucléaires, s'offusquent en revanche que d'autres pays puissent en faire de même, s'alarmant pour la «sécurité» du monde. On s'alarme ainsi sur la «bombinette» nord-coréenne, quand les Etats-Unis, qui disposent d'un arsenal qui peut détruire notre planète, laisse indifférent. A la longue, cela fait court comme argument, surtout dans un domaine aussi sensible que sont les armes d'une manière générale, les armes atomiques en particulier. Aussi, si course aux armements il y a, ce sont bien les Etats-Unis qui en sont les promoteurs. Or, ce sont eux qui poussent des cris d'orfraie quant à une course aux armes, alors que leurs programmes d'armements offensifs donnent le tournis. Pour préserver leur place de première puissance militaire mondiale, les Etats-Unis procèdent à un renouvellement quasi perpétuel de leur arsenal. Est-ce une bonne chose pour la sécurité du monde que les Etats-Unis détiennent dans leurs arsenaux un nombre d'armes de destruction massive (ADM) effrayant? Cela sans possibilité de contrôle par une institution indépendante capable d'agir en temps et lieu! Ce pouvoir de vérification n'a jamais été délégué à l'Agence internationale de l'énergie atomique (Aiea, dépendante de l'ONU), impuissante face aux puissances nucléaires (déclarées) qui refusent toute inspection indépendante. Les seuls accords de réduction des arsenaux nucléaires, obtenus ont été péniblement négociés dans les années 1970-1980 entre les Etats-Unis et l'ex-Union soviétique. Accords de fait mutilés par les Etats-Unis qui sont sortis en 2002 de l'accord ABM (Anti-Balistic Missile). Aussi, l'inquiétude des Etats-Unis et de l'Allemagne notamment après les annonces du président Poutine est superfétatoire, à la limite provocatrice. Si effectivement un pays fait peur par ses actions dans le vecteur nucléaire ce sont bien les Etats-Unis. En effet, outre le fait qu'ils sont le seul pays au monde à avoir fait usage de la bombe atomique (Hiroshima et Nagasaki), ils sont aussi les seuls à dire que l'utilisation de l'arme atomique reste l'une de leur option. Leur puissance atomique est ainsi utilisée comme moyen d'intimidation et de pression. L'an dernier en pleine polémique avec le leader nord-coréen, Kim Jong-Un, le président états-unien, Donald Trump, n'a pas hésité à menacer la Corée du Nord de la réduire en cendres précisant que son «doigt» reste posé sur le «bouton rouge». Outre cela, les Etats-Unis ont mis en chantier un certain nombre de programmes militaires plus sophistiqués les uns que les autres. L'une de ces armes est le «canon électromagnétique» (ou Railgun) mis au point depuis 2005 par l'Office of Naval Research (ONR) de la marine états-unienne. Des conseillers militaires américains, ont indiqué dans ce contexte, que cette arme «pourrait être utilisée pour protéger les pays baltes contre la Russie et soutenir les alliés des Etats-Unis en mer de Chine méridionale contre Pékin». D'autre part - cela sans évoquer la «guerre des étoiles» chère au président Ronald Reagan et les perspectives de miniaturisation de la bombe atomique - il existe des projets (pour le moment nébuleux) tenus secrets par le Pentagone, dont celui du bombardier qui doit remplacer les fameux B52. La seule information le concernant est son intitulé «Long Range Strike Bomber» (Lrsb) qui en dit long sur ce que mijotent les Etats-Unis en matière d'armement de cinquième génération. C'est sur cette politique belliqueuse, qui met en équation la sécurité du monde, que s'appuient les Etats-Unis. Un pays ayant à sa tête un président prêt à employer l'arme atomique. Dans ce contexte, Donal Trump, a été clair qui assure: «Peut-être qu'un jour, il y aura un moment magique où les pays du monde se rassembleront pour éliminer leurs armes nucléaires. Malheureusement, nous n'en sommes pas encore là.» Et pour cause! Le pays qui veut relancer - s'il ne l'a déjà fait - la guerre froide et la course aux armements, ce sont bien les Etats-Unis. En fait, l'annonce faite par le Pentagone, au début du mois dernier, de la nouvelle «posture nucléaire» états-unienne (Nuclear Posture Review, NPR), est totalement en rupture avec la vision que l'on peut se faire de quelqu'un qui recherche la paix. Ainsi, ce qui est vrai pour les uns, ne l'est pas forcément pour les autres.