Ça bouge chez le vieux parti d'opposition Cette formation politique saura-t-elle rebondir après le départ en masse de ses cadres dirigeants? Le FFS a décidé, hier, de convoquer un congrès extraordinaire le 20 avril prochain pour «compléter» la composante de l'instance présidentielle du parti, suite au départ de deux de ses membres, a-t-on appris auprès du parti. La décision a été prise suite à une «résolution consensuelle» adoptée par la «majorité» des membres du conseil national du parti, réuni ce vendredi en session extraordinaire sous la présidence du Premier secrétaire national, Mohamed Hadj Djilani, a indiqué le secrétaire national chargé de la communication, Hassan Ferli. Il a indiqué que le congrès extraordinaire du 20 avril aura à se pencher sur le remplacement des deux membres qui ont quitté l'instance collégiale (Rachid Hallet et Saïda Ichalamène), précisant que Ali Laskri a décidé de réintégrer son poste au sein de cette instance de laquelle il avait démissionné en février dernier. Le même responsable a ajouté, par ailleurs, que la tenue du 6e congrès ordinaire du FFS est prévue durant le premier trimestre 2019. La décision d'aller vers un congrès extraordinaire est prise par le conseil national réuni, hier, sur fond de crise organique qui tend à s'éterniser. Le FFS a récemment connu des démissions en cascade, marquées par les départs successifs de Ali Laskri, Saïda Ichalamène et Rachid Hallet. Tous membres de l'instance collégiale qui en compte cinq. Le parti connaît actuellement une crise interne sans précédent. Les travaux de la session extraordinaire du conseil national du Front des forces socialistes FFS ont ainsi débuté hier, à Alger, avec pour ordre du jour l'examen de la situation interne du parti, dans un contexte délicat et dangereux surtout que les récents changements qu'a connus cette formation politique l'ont profondément déstabilisée, laissant la porte ouverte à toutes les supputations et scénarii. Présidée par le premier secrétaire national du parti, Mohamed Hadj Djilani, cette session se déroule donc à huis clos sur fond d'une instabilité organique, marquée par le vide qu'ont laissé les trois membres de poids démissionnaires. A la lumière de cette situation, la convocation d'un congrès extraordinaire du parti devient une revendication exigée par des militants lors de la réunion du conseil national tenue le 16 février dernier. En annonçant sa décision de se retirer de cette instance, Ali Laskri avait d'ailleurs écrit, dans une lettre adressée au parti, que son retrait «implique automatiquement l'organisation d'un congrès extraordinaire sur le plan statutaire», invoquant notamment l'article 48 des statuts du parti qui stipule que «si le nombre des membres de l'instance présidentielle est réduit à moins de trois, un congrès extraordinaire est convoqué pour élire une nouvelle instance présidentielle». Le 5e congrès ordinaire du FFS remonte à mai 2013, alors que la tenue du 6e congrès était programmée pour mai 2017, rappelle-t-on. En attendant, la crise actuelle, laquelle est qualifiée de majeure, laisse apparaître une situation délicate propice aux spéculations et prétextes à toutes les craintes. Notamment celle de voir le champ ouvert aux solutions de force et à l'activité de puissances obscures... Les membres du conseil national élus au 5e congrès sont interpellés à plus d'un titre. Aucun conseil national auparavant n'a eu à gérer une telle situation. L'histoire du parti retiendra que le FFS a été sauvé du naufrage causé par des manipulations irresponsables et pernicieuses. Après avoir constaté que l'instance présidentielle du parti est réduite à deux membres, elle devient statutairement caduque et inopérante. Le secrétariat national et le conseil national deviennent par conséquent les seules instances légales du parti», alerte-t-on au demeurant. Pour le salut du FFS, l'on appelle, désormais, à puiser dans les valeurs et principes même qui font les fondements du parti, particulièrement le respect des lois de la transparence et de démocratie. L'on invoque à ce titre les sacro- saints principes édictés par feu Hocine Ait Ahmed: «Pour le FFS, l'histoire et la politique ne doivent pas être conçues comme une suite de conjurations et de manoeuvres. C'est parce que notre parti a fait le choix d'une stratégie populaire au lieu de jeux d'appareil, qu'il voulait donner de lui-même l'image de transparence, de principes clairs et de parole donnée... respectée.» Le conseil national du FFS se doit finalement à l'issue de sa session extraordinaire, de présenter une résolution finale qui doit trancher la question de la tenue d'un congrès extraordinaire du parti. Pour rappel, la crise qui couve au sein du plus vieux parti d'opposition s'est exacerbée depuis la démission de Ali Laskri de son poste de membre de l'instance présidentielle et de coordinateur, rendant caduc le présidium et obligeant ainsi ses pairs du parti à aller vers un congrès extraordinaire, comme le stipulent les statuts de ce parti relatifs à l'instance présidentielle.