Le liège, une filière économique par excellence que l'Algérie gagnerait à valoriser puisqu'elle est génératrice de richesse et créatrice d'emplois, d'autant que ce produit de forêt est implanté un peu partout à travers le territoire national et est en train d'être réhabilité. Un effort considérable est en train d'être effectué, contrairement aux années précédentes. En attestent les chiffres de la direction générale des forêts (DGF) qui font part d'une récolte qui se situe à 60 000 quintaux selon un bilan provisoire de l'année 2013, une bonne récolte par rapport à l'année 2012 ou la quantité n'a pas dépassée les 33 984 quintaux, situation due aux feux de forêts, mais moins bonne par rapport aux années 60, 70 et 80 ou les quantités se situaient à plus de 100 000 quintaux. Selon les statistiques obtenues auprès de la DGF, la plus grande quantité récoltée l'a été après l'Indépendance où pas moins de 350 000 quintaux ont été récoltés, soit 28 665 m3. Dans les années 70, la plus grosse récolte a été obtenue en 1974 avec pas moins de 199 484 quintaux, l'équivalent de 75 106 m3. Un début de baisse a été amorcé dans les années 80 avec comme plus grosse quantité récoltée en 1987 avec pas moins de 197 471 quintaux soit 93 844 m3. En 1990 la récolte a baissé encore pour atteindre les 91 261 quintaux l'équivalent de 123 990 m3. Une reprise a été ensuite enregistrée en 1993 pour atteindre les 111 446 quintaux, l'équivalent de 239 220 m3, et en 1998 avec 162 251 quintaux. A partir des années 2000, exception faite en 2000 et 2001 où les quantités ont été respectivement de 123 893 et 100 545 quintaux, la production a connu une revue à la baisse. De 80 553 en 2002, le chiffre est passé à 60 000 quintaux (6 000 tonnes) cette année. Bien sûr les aléas climatiques, l'état de vieillissement des subéraies et les incendies ont un rôle à jouer dans les volumes de production. De plus, pour permettre la préservation et la régénération des arbres, il est important d'éviter la surexploitation. D'ailleurs, un plan de gestion de la subéraie est mis en place avant chaque récolte pour permettre sa gestion durable. C'est en fait, le plan de gestion qui définit l'exploitation du liège. Ce dernier, dont la campagne de récolte commence à la fin du mois de mai, début juin, pour s'achever début septembre voir à la mi-septembre suivant le climat, est récolté dans des parcelles bien définies. Car celles-ci une fois exploitées ne seront plus concernées l'année d'après. Histoire de préserver cette ressource naturelle qui risque de disparaître sous l'effet des changements climatiques. 16% de la superficie mondiale de liège se localise en Algérie Mais pour parer ce risque, la DGF en plus de la réhabilitation des subéraies a accordé, dans son Plan national de reboisement (PNR) adopté en Conseil du gouvernement en 1999, pas moins de 80 000 ha au chêne liège sur une surface totale de 1 245 000 ha de différentes espèces à reboiser sur l'ensemble du territoire national. Il faut savoir que l'aire naturelle du liège dans le monde est de 2 200 000 ha, dont 440 000 ha en Algérie, soit 20% de la superficie mondiale. Toujours dans le monde, les subéraies productives s'implantent sur une surface de 1 773 000 ha, dont 290 000 ha en Algérie soit 16% de la superficie mondiale. Le chêne liège est localisé dans la partie occidentale du bassin méditerranéen, à savoir le Portugal, l'Espagne, la France, l'Italie, le Maroc, l'Algérie, et la Tunisie. En Algérie ce produit se localise dans 19 wilayas, à savoir El Tarf, Souk Ahras, Annaba, Guelma, Skikda, Sétif, Constantine, Mila, Jijel, Béjaïa, Tizi Ouzou, Boumerdès, Médéa, Tipasa, Aïn Defla, Chlef, Mascara, Oran, Tlemcen. Les quantités produites diffèrent bien évidemment d'une région à une autre. L'exploitation du liège est confiée à l'organisme public Eagr (Entreprise algérienne de génie rural) qui dispose de filiales à travers le territoire national qui s'occupent des travaux forestiers. La DGF, elle, intervient dans la supervision et la coordination des opérations. Avant, le lancement de la campagne, les forestiers sortent sur le terrain et effectuent des prévisions de récolte sur la base des plans de gestions des subéraies. Au fur et à mesure que la campagne avance, le liège est mis en dépôts aménagés pour son stockage, avant de procéder à la pesée pour obtenir le coefficient de conversion qui dépend de sa densité. Une fois finie cette opération on procède à l'ensterrage (empilage) de ce produit sur lequel une plaque est apposée pour renseigner sur sa catégorie, sa provenance... Bien évidemment, les forestiers interviennent aussi pour la protection de cette ressource. Le transport de liège est soumis à un permis de colportage fourni par les services des forêts. Il arrive parfois, lors de leurs rondes, que les forestiers appréhendent des transporteurs qui n'ont pas ce fameux document en leur possession. Dans ce cas là, la marchandise est immédiatement saisie et le concerné traduit devant la justice pour transport illégal de ce produit. Le liège saisi, qui est un produit domanial, est ainsi vendu par adjudication. Mais fort heureusement, le trafic de liège n'existe qu'à petite échelle. Il convient de souligner que cette filière fait travailler des milliers de personnes parmi les riverains, puisque le métier de leveur de liège se transmet de génération en génération. En plus de sa levée, le liège crée des emplois directs et indirects dans les dépôts, le transport, et même au niveau des entreprises de transformation publiques et privées. Une ressource à valoriser à tout prix pour encourager les exportations hors hydrocarbures que le gouvernement entend développer. B. A.