L'Algérie a une opportunité pour concilier ajustement économique et croissance. Le chef de la délégation d'experts du Fonds monétaire international qui a séjourné à Alger du 27 février au 12 mars courant dans le cadre des consultations de 2018 comme le stipule l'article IV du FMI, a rendu publique lors d'un point de presse organisé hier, les conclusion préliminaires de fin de mission des experts. Au registre des propositions, Jean -François Dauphin dira à propos du financement non conventionnel que les autorités algériennes devraient diminuer son volume et la durée du remboursement, tout en lui appliquant un taux de marché. Pour les experts, cela reste tout à fait indiqué si les tensions inflationnistes dans le pays ne s'atténuaient pas. A propos de la règle des 51/49% relative aux investissements étrangers les experts rapportent dans leurs conclusions qu'il serait souhaitable de la changer. Le chef de la délégation a argué dans ce sens que «de nombreux pays exportateurs de pétrole comme l'Algérie réussissent à drainer des IDE.». Concernant la politique des subventions que mène le pays, les experts soutiennent qu'elles doivent commencer à être réformées. Pour preuve: seulement 20% de la population algérienne en profite à grande échelle. N'est -ce pas là une injustice que les autorités devraient réparer?». Quant à la politique commerciale, les experts jugent qu'elle doit avoir pour objectif principal d'encourager les exportations plutôt que d'imposer des barrières non tarifaires aux importations, barrières qui créent des distorsions. Et sur ce point, le chef de la délégation a souligné que «les produits interdits d'importation seront introduits par d'autres canaux». Côté jardin des conclusion préliminaires, il est indiqué que la mission partage le double objectif des autorités algériennes de stabiliser l'économie et de promouvoir une croissance plus durable et plus inclusive. Mais celle-ci (la mission considère que le nouveau dosage de politique économique à court terme est risqué et pourrait entraver la réalisation de ces objectifs Et d'avertir dans ce sens que les nouvelles mesures risquent d'aggraver les déséquilibres, accentuer les tensions inflationnistes et accélérer la perte des réserves de changes. «En conséquence, il se peut que l'environnement économique ne devienne propice ni aux réformes ni au développement du secteur privé», jugent les experts. Dans les conclusions préliminaires, il est mentionné que l'activité économique globale du pays a ralenti bien que la croissance hors du secteur des hydrocarbures soit restée stable, et que l'inflation a ralenti de 6,4% en 2016 à 5,6% en 2017. Les experts estiment par ailleurs qu'un assainissement soutenu mais graduel des finances publiques est nécessaire sans pour autant passer par la Banque d'Algérie. Car la mission est d'avis que l'Algérie a toujours une opportunité pour concilier l'ajustement économique. Toujours selon ces derniers «avec une dette publique faible, relativement basse et une dette extérieur faible, il est possible de renforcer les finances publiques graduellement. Rappelons enfin que la délégation du FMI a, lors de son séjour, a rencontré le Premier ministre, Ahmed Ouyahia et de nombreux ministres de son gouvernement.