Si cette décision se généralise, elle risque de paralyser encore plus les hôpitaux Les médecins résidents n'assureront plus les gardes de 24 h. C'est-à-dire qu'ils ne commenceront leur service minimum qu'à 16h. «C'est l'application stricte de la réglementation en vigueur», assurent-ils. Les médecins résidents haussent le ton! Dans plusieurs hôpitaux du pays, ils ont décidé de ne plus garantir le service minimum en journée! «C'est fini!», indique un résident à l'hôpital de Rouiba, l'un des établissements concernés par cet arrêt. Seules les gardes seront assurées. C'est-à-dire, que les patients ne pourront être pris en charge par des résidents qu'après 16h et ce jusqu'à 8 h, le lendemain matin. «C'est l'heure légale de la garde. Jusqu'à maintenant nous assurions des gardes de 24 h, afin de garantir aux patients le service minimum en journée», assure ce résident. «Désormais, mis à part le week-end, où la loi nous exige de faire des gardes de 24 h, le service minimum ne sera pas assuré par les médecins résidents», insiste -t-il. Dans certains établissements hospitaliers, il n'y aura donc plus de service minimum en journée. Pourquoi ce virage des plus radicaux? «Depuis le début de la grève, certains voulaient qu'il n'y ait pas de service minimum. On a toujours refusé cette idée pour le bien des patients. Mais l'administration nous a poussés vers cette solution en gelant nos salaires, alors que l'on assure plus que ce que la loi exige de nous», souligne une résidente du CHU Lamine Debaghine de Bab El Oued, dont les résidents ont aussi décidé de recourir à cette solution extrême. Les résidents de cet hôpital ont d'ailleurs invité la presse nationale à assister, ce matin, à une journée de protestation suivie d'une marche, où leurs porte-paroles expliqueront les raisons d'un tel durcissement. «On a décidé d'appliquer la stricte réglementation en vigueur en ce qui concerne le droit de grève, suite à la fermeté de 1'administration de maintenir la décision de gel des salaires», affirment les «camristes» de Bab El Oued. «Nous allons marcher contre le gel de salaire effectif depuis plus d'un mois. Une décision, sans aucune base légale, visant à faire taire notre mouvement dont les revendications sont avant tout pour 1'amélioration du système de santé algérien», assurent-ils. Ce sont les résidents du CHU Benaouda Benzerdjeb d'Oran qui ont été les premiers à sauter le pas de l'arrêt du service minimum, nous confie-t-on. «Le soir-même leurs salaires ont été débloqués», poursuit la résidente de Bab El Oued. Ce qui a poussé d'autres établissements hospitaliers à faire de même à l'instar de ceux de Sétif et Tizi Ouzou. Il faut savoir que le gel des salaires n'a pas touché tous les médecins résidents grévistes. Dans certains établissements, ils n'ont eu aucune ponction, alors que dans d'autres ils ont vu leurs salaires bloqués entièrement ou en grande partie. C'est véritablement du cas par cas. À l'hôpital de Rouiba par exemple, les professeurs sont intervenus en faveur de leurs résidents pour négocier avec l'administration. Ils ont réussi à leur décrocher le maintien de 75% du salaire, chose que les médecins résidents de cet hôpital ont catégoriquement refusée. La direction a donc complètement gelé les salaires, ces derniers ont répondu par l'arrêt du service minimum en journée. À l'hôpital Mustapha Pacha, les salaires sont bloqués depuis plus de deux mois. Néanmoins, les résidents n'ont pas réussi à s'entendre sur l'arrêt de ce service minimum. Une question qui semble les diviser, puisque la décision d'arrêter le service minimum a été prise au niveau des sections Camra (Collectif autonome des médecins résidents algériens) de chaque hôpital et non au niveau central. Toutefois, si cette décision se généralise, elle risque de paralyser encore plus les hôpitaux qui fonctionnent déjà au ralenti. Et ce sera encore une fois, les malades qui payeront les pots cassés. «Cet arrêt a commencé pour protester contre le gel des salaires, mais s'il se généralise, nous allons le maintenir pour consolider notre mouvement», conclut avec beaucoup de détermination un membre influent du Camra. La réunion avec Hadjar n'a rien donné Le Dems sera officiellement boycotté L'examen du Diplôme d'études médicales spéciales (Dems) sera officiellement boycotté. Les représentants du Collectif des médecins résidents algériens (Camra) l'ont fait savoir, hier, au ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. En effet, Tahar Hadjar voulait leur «vendre» le nouveau planning du Dems lors d'une réunion de concertation qui s'est tenue hier au siège du ministère. Chose que les représentants du Camra ont catégoriquement refusée. La réunion avec Hadjar n'aura donc rien donné!