Les représentants du Collectif algérien des médecins résidents (Camra) se réuniront aujourd'hui au ministère de l'Enseignement supérieur. Les délégués devraient réitérer leur refus du nouveau planning de l'examen du diplôme d'études médicales (DEMS), tant que la grève est maintenue et que leurs revendications ne sont pas satisfaites. «On a adressé un papier au ministère où on demande le report du planning de l'examen de DEMS et sa programmation dans un délai d'un mois après la fin de la grève. Si cette nouvelle session de l'examen n'est pas reportée, la quasi-majorité des ‘‘demistes'' réaffirmeront leur décision de la boycotter», tranche, dans une déclaration à El Watan, le Dr Mohamed Taileb. En grève depuis quatre mois, les résidents en sciences médicales ont boycotté l'examen pour le Dems du mois janvier dernier et comptent ne pas prendre part aux épreuves de la deuxième session fixée du 18 mars au 12 avril. La réunion prévue avec les services de Tahar Hadjar ne devrait pas aborder les autres questions pédagogiques. «Il s'agit d'évoquer aussi les intimidations envers les résidents de première année, qui sont menacés d'exclusion s'ils maintiennent leur grève», signale le représentant des délégués du CHU Debaghine (ex-Maillot) de Bab El Oued, Alger, le Dr Belaroussi. Les contacts avec l'autre tutelle des médecins, le ministère de la Santé, n'ont pas été repris depuis la dernière réunion qui a achoppé sur la revendication principale des grévistes qui a trait à l'abrogation totale du service civil. Les résidents sont déterminés à poursuivre leur mouvement, tout en respectant le service minimum, comme l'exige la réglementation. Des directeurs d'établissement ont décidé de sévir contre les grévistes, en procédant à des ponctions sur salaires, en application d'une note du ministère de la Santé. Un sit-in de solidarité devrait être organisé, aujourd'hui, dans l'enceinte du CHU de Bab El Oued, pour dénoncer le gel des salaires. «Il y aura une marche demain pour dénoncer la décision des directeurs des CHU de Mustapha Pacha et Bab El Oued de geler les salaires des mois de février et mars. La décision est appliquée dans ces deux seuls établissements», s'indigne le délégué de Bab El Oued. Sit-In à Bab El Oued Les grévistes, qui continuent d'assurer gratuitement les gardes «pendant 24 H durant 40 jours», devraient arrêter le service gratuit pour dénoncer le mépris des directeurs. La menace d'une année blanche se profile ces derniers jours, en l'absence d'une décision des autorités, qui s'en remettent, nous signale une source au ministère de la Santé, «aux hautes autorités». «Le Comité pédagogique national (CPN) voudrait adopter l'option et la faire avaliser par Hasbellaoui (ministre de la Santé) pour aller vers la révision du cursus, avec adoption d'examens intercalaires pour chaque année», nous précise-t-on. Des médecins grévistes regrettent que l'année blanche soit malheureusement «irréversible», d'autant qu'il est «difficile de récupérer quatre mois». Les médecins spécialistes en sciences médicales réclament l'«abrogation totale» du service civil «dans sa forme actuelle» et son remplacement par des mesures incitatives. Créé en 2011, le Collectif algérien des médecins résidents conteste dans sa plateforme de revendications le «caractère obligatoire» d'une mesure «anticonstitutionnelle», les spécialistes étant la seule corporation assujettie à cette obligation.