Les atermoiements du ministère de la Santé dans la prise en charge des revendications des résidents ne font, semble-t-il, que raffermir la détermination des blouses blanches grévistes à poursuivre inlassablement leur mouvement. La preuve : le Collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra) organisera, encore aujourd'hui, un grand sit-in ponctué par une marche dans l'enceinte du CHU Mustapha-Pacha. En effet, les médecins résidents exerçant dans les 12 CHU des wilayas du nord du pays se sont donné le mot pour se rassembler ce matin à l'intérieur de l'hôpital Mustapha-Pacha. Outre les 15 000 résidents en grève, les médecins externes et internes des établissements hospitaliers des wilayas du Centre prendront part à cette manifestation pacifique d'envergure nationale, pour reprendre les termes de la déclaration du Camra. Les organisateurs de cette manifestation prévoient une participation plus importante en termes de nombre par rapport aux précédentes marches. D'autres blouses blanches de différents paliers viendront réitérer leur solidarité et leur soutien aux médecins contestataires. "D'autres blouses blanches de différents paliers viendront se rassembler à l'hôpital Mustapha aux côtés des résidents qui restent déterminés à poursuivre la protesta jusqu'à l'aboutissement des doléances de la corporation. La présence de médecins d'autres paliers confirme la justesse de nos revendications. Les externes et les internes exerçant aux CHU du centre du pays nous ont confirmé leur présence pour demain (aujourd'hui, ndlr), les autres ne pourraient pas le faire pour des raisons pratiques et de logistique. Mais ils nous ont assurés de leur soutien", soutiendra le Dr Boutaleb. Sur un autre plan, les grévistes, qui se disent toujours disponibles pour organiser de nouvelles séances de travail, dénoncent le chantage imposé par le département du Pr Mokhtar Hasbellaoui quant à la reprise de dialogue avec les délégués du Camra. "Le ministère a conditionné la reprise des négociations au gel de la grève, ce que refusent les résidents. Mais les délégués veulent un dialogue sérieux qui soit fait pour résoudre le conflit. Les résidents veulent des engagements concrets. En fait, on ne peut pas espérer grand-chose avec une commission qui est dépourvue de prérogatives", rappellera encore le Dr Boutaleb. Le conflit entame son quatrième mois. Les chefs d'établissement hospitalier sont passés à l'action en procédant à la ponction sur les rémunérations. D'ailleurs, les résidents du CHU de Bab El-Oued ont organisé, hier, en fin de matinée, une marche pour protester contre la direction de l'hôpital qui a procédé à la retenue sur salaires. "C'est antiréglementaire, voire anticonstitutionnel, ce que vient de faire aujourd'hui (hier, ndlr) la direction de l'hôpital de Bab El-Oued. Nous sommes des étudiants", conclura le Dr Boutaleb, délégué du Camra du CHU Lamine-Debaghine. Hanafi H.