Votation. Avec cette consultation, lancée par le ministère de l'Education nationale sur le choix de la date de l'examen du baccalauréat 2018, on fait comme les Suisses. On passe du vote politique au vote social. Nous en sommes à nos premiers pas dans ce type de consultation. Très certainement aussi, nous sommes dans la bonne voie. Celle de la démocratie participative. La consultation qui durera jusqu'au 15 mars prochain devra trancher entre maintenir la date initiale du 3 juin 2018 pour démarrer les épreuves du bac ou reporter l'examen au 19 juin prochain. C'est-à-dire repousser ou non de deux semaines la date de l'examen. Pour quel intérêt? D'abord, il faut préciser que cette consultation s'adresse, selon le communiqué du ministère de l'Education nationale, «aux candidats, aux enseignants du secondaire, aux directeurs des lycées et aux inspecteurs de l'Education nationale». C'est-à-dire aux acteurs de ce grand rendez-vous annuel. Ceci après accord préalable des partenaires sociaux (associations parents d'élèves et syndicats agréés). Officiellement aussi, ce possible décalage de dates serait motivé par «le souci de réunir toutes les chances de réussite aux élèves qui s'apprêtent à passer l'examen du baccalauréat session 2018, en tenant compte de l'état d'anxiété que les élèves ont vécu suite aux grèves et aux interruptions de la scolarité». Mais pas que, puisque ces grèves, toujours selon le ministère de l'Education nationale, n'ont touché que 5% des enseignants à l'échelle nationale. L'autre souci étant de savoir s'il n'est pas préférable pour les candidats de passer les épreuves après le mois sacré de Ramadhan. La date initialement prévue, le 3 juin 2018, coïncide avec la quatrième décade du mois de jeûne. Au-delà des conditions physiques particulières propres à ce mois d'abstinence, la quatrième décade se caractérise par l'intense préparation de la fête de l'Aïd El Fitr. Notamment par les achats d'habits neufs et la préparation des gâteaux. Tous les foyers vivent à ce moment-là la même ambiance de préparation fébrile. Une ambiance qui, pour le moins, pourrait distraire les candidats de leurs sujets d'examens. Alors qu'en reculant la date du baccalauréat de 15 jours, c'est-à-dire après le mois de Ramadhan, les épreuves pourront se dérouler dans des conditions psychologiquement et physiquement normales. C'est pourquoi, un certain nombre de syndicats et d'associations de parents d'élèves soutiennent déjà le report. Puisque nous sommes dans les meilleures conditions à réunir pour nos candidats, nous ne pouvons occulter la triche vécue les années précédentes. Faudra-t-il, pour éviter toute récidive, couper ou pas l'Internet? La question a été posée à l'APN, lundi dernier. La réponse de notre ministre de la Poste, des Télécommunications, des Technologies et du Numérique, Iman Houda Feraoun ne tranche pas. «Aucune décision n'a été prise, pour l'heure, au sujet de la coupure de l'accès à Internet lors des épreuves du baccalauréat 2018 pour éviter la fuite des sujets d'examen», a-t-elle précisé aux députés. Il n'est donc pas exclu que le principe de précaution prévaudra. Pour avoir un baccalauréat 2018 sans prédateurs ni parasites!