La presse écrite ou encore audiovisuelle, s'effacera-t-elle totalement du paysage, dans un proche futur? L'accès libre à l'information est devenu de nos jours, chose aisée. Et pour cause, le progrès édifiant réalisé en l'espace de quelques années par les nouvelles technologies, a permis aux citoyens du monde d'avoir une toute autre conception de l'information. Mais alors, qu'en est-il de la place des médias classiques dans ce contexte précis? La presse écrite ou encore audiovisuelle s'effacera-t-elle totalement du paysage, dans un futur proche? C'est à cette question cruciale qu'a tenté de répondre jeudi, le docteur Laïd Zeghlani, maître de conférences à l'université des sciences de l'information et de la communication à l'Université Alger 3, en marge de la 63ème session du club de presse de Ooredoo. Partant de cette problématique, le professeur a mis en relief le fait que l'accès à l'information a subi, au fil du temps, des mutations comme c'est le cas pour l'évolution de l'économie et d'autres aspects de la société. Il explique que les plates-formes virtuelles ont créé un nouvel espace où n'importe qui peut s'informer n'importe quand. Selon lui, la «mainmise» des réseaux sociaux sur l'actualité s'explique par deux fondements essentiels qui sont «l'instantanéité et l'interactivité». Le docteur Laid Zeghlani rappelle la suprématie des différentes compagnies américaines: Amazone, Google, Apple, Facebook, Twiter. Etc, sur la circulation des données. S'appuyant sur le réseau social Facebook qui compte près de 16 millions d'utilisateurs algériens, l'intervenant fait remarquer qu'ils sont de plus en plus nombreux à troquer les journaux ainsi que les chaines de TV pour chercher l'info sur ce champ virtuel. Il relèvera encore que Facebook constitue un phénomène social en Algérie. Après avoir abordé les différentes mutations caractérisant le paysage médiatique, l'expert en médias, non sans exprimer une certaine inquiétude, soulève une question, à savoir: Facebook représente-t-il une menace pour la presse algérienne? Dans ce sens, il souligne que la presse vit une crise perceptible. Il estime que face à cette situation, les acteurs des médias de toutes sortes devraient songer à revoir le contenu de leur production. Dans la mesure où il faut aujourd'hui se demander si les informations qu'ils diffusent reflètent la réalité des faits sur le terrain. Il poursuit en avançant que Facebook représente un concurrent redoutable pour une presse en agonie. Cela représente une menace, notamment pour la presse écrite qui se fait doucement remplacer par les journaux électroniques, lesquels ont pris une longueur d'avance sur elle, car plus attractifs en matière de publicité et d'annonces. Ainsi, il tire la sonnette d'alarme en disant que Facebook ne tardera pas à bouffer le journalisme et que le processus est lancé. Cependant, le professeur explique que les réseaux sociaux offrent certes des avantages sur le plan de la communication et de l'information, cependant, il faut savoir qu'il représente aussi une arme à double tranchant, sachant que les informations rapportées un peu partout sur ces plates-formes, une bonne partie est erronée. Un problème majeur qui, souvent, induit les utilisateurs en erreur et dont les conséquences peuvent parfois s'avérer fâcheuses. Toutefois, Laïd Zeghlani reste optimiste et fait savoir que cela n'est pas irréversible. Il incombe aux journalistes et à d'autres fabricants de l'information de changer la donne en agissant de toute urgence et en recourant à des conversions à même de s'adapter à la situation. Cette session de formation, qui s'est déroulée à Alger jeudi dernier, a porté sur la thématique: «Atouts, enjeux, controverses et défis de Facebook».