Une journée particulière pour les avocats et avocates Les avocats peuvent contribuer et jouer un rôle positif dans le développement du pays et l'ancrage des valeurs constructives dans la société. Dans son discours, le président de la République Abdelaziz Bouteflika, lu en son nom par le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Louh, à l'occasion de la célébration de la Journée nationale de l'avocat qui s'est déroulée hier au Centre international des conférences Abdellatif Rahal, a abordé plusieurs sujets d'une grande importance car en étroite relation avec l'avenir socio-économique du pays, non sans soulever le rôle des avocats dans l'instauration de la gouvernance judiciaire. Consacrer l'Etat de droit Pour le chef de l'Etat, les avocats sont investis d'une insigne mission aux objectifs et dimensions variés. Ils sont une composante essentielle et constante de l'action judiciaire et ils sont en mesure de contribuer, dans d'autres domaines, en faveur de leur nation et de leur patrie. Cela étant, parler du mérite de la défense et de sa capacité à interagir de manière constructive avec la chose publique et à contribuer à l'amélioration du présent, ne doit guère faire occulter la place qu'elle occupe au sein du pouvoir judiciaire et les obligations et les responsabilités qui lui incombent en tant que partie indispensable pour garantir un procès équitable, faire prévaloir le droit, consacrer l'Etat de droit et réaliser l'un des principes majeurs des droits de l'homme, à savoir le droit à la défense. Et de souligner: « J'aimerais, à cet égard, rappeler l'intérêt particulier qui a été accordé à cette corporation dans la réforme de la justice, eu égard à l'importance que revêtait la question de la révision de la profession d'avocat pour plusieurs considérations, notamment sa nécessaire adaptation aux nouvelles exigences socio-économiques, aux principes constitutionnels et aux traités internationaux ratifiés.» La Commission nationale pour la réforme de la justice a veillé à accorder l'attention requise à la corporation de la défense ainsi qu'aux autres auxiliaires de justice et l'ensemble de la ressource humaine du secteur de la justice, en général. Incontestablement, une grande avancée a été réalisée en matière de défense avec notamment la loi portant organisation de la profession d'avocat promulguée en 2013. En somme, ce texte de loi est intervenu dans le sillage du processus intégré de réformes de la justice et en réponse à une demande insistante des avocats qui ont eu l'occasion d'enrichir et de débattre du projet pour remédier aux insuffisances relevées par l'expérience. La consolidation de la place de cette corporation à la faveur de la révision constitutionnelle de 2016 et la stipulation dans ce document fondamental de garanties légales qui lui assurent la protection contre toute forme de pression et lui permettent le libre exercice de sa profession, dans le cadre de la loi sont autant d'appuis forts à même de conférer à l'avocat davantage d'assurance et de confiance. Et à ce titre il précisera: «Notre engagement à réaliser ces objectifs et bien d'autres procède de notre conviction quant à la responsabilité du magistrat, désormais consacrée par la Constitution, le statut de la magistrature et la charte de déontologie du magistrat, et quant aux exigences de cette responsabilité comme rigueur intellectuelle et morale et engagement aux règles qu'imposent la mission de rendre justice et d'imposer la souveraineté de la loi.» Poursuivre le développement Concernant l'avenir économique du pays, le chef de l'Etat a souligné que «c'est un pari tout aussi important, voire plus important, que d'autres dès lors où la concurrence est de plus en plus rude avec en sus le conflit des intérêts économiques entre pays forts pour s'accaparer les ressources disponibles sans se soucier des faibles». Et de donner quelques éclairages dans ce sens. Pour le chef de l'Etat la poursuite de ce développement et les efforts pour sa diversification ne peuvent aboutir qu'en s'appuyant sur les ressources et les potentialités disponibles et les alternatives offertes pour la création de la richesse et la réalisation du développement durable. «Toute cette entreprise nécessite l'encouragement et la promotion des secteurs à forte intensité de main-d'oeuvre et les secteurs les plus à l'abri des fluctuations économiques mondiales» souligne-t-il. Et d'ajouter dans ce sens «les industries de transformation, l'augmentation du nombre des petites et moyennes entreprises (PME) et l'élargissement de l'utilisation des énergies renouvelables et leur intégration dans les secteurs de production sont des alternatives offertes autant que le tourisme qu'il faut diversifier et dont le niveau de performance doit être perfectionné. Et de souligner que la poursuite du développement reste tributaire de l'augmentation des niveaux de croissance économique et aussi l'investissement dans le capital humain non sans préciser «pour ce faire cela exige l'implication de tout un chacun dans le cadre d'une approche de démocratie participative». Il a par ailleurs rappelé l'attachement de l'Etat à continuer à assurer son rôle actif pour la promotion du capital humain. Lutter contre les crimes et les fléaux Le chef de l'Etat exige de faire face fermement à tous les comportements négatifs dans la société et de poursuivre la lutte contre les crimes et les fléaux qui peuvent attenter à sa sécurité, son bien-être et sa stabilité. «Il faut également prendre en considération les tendances de la criminalité, en termes d'interconnexions et de ramifications, et les dangers et préjudices qui en résultent» a-t-il suggéré. Au registre de la cybercriminalité, le président considère que «c'est un exemple des conséquences négatives induites par les progrès technologiques spectaculaires». Et d'ajouter «aussi, tout en préconisant de tirer pleinement profit de ces innovations et tout en exhortant nos enfants à les utiliser et à s'appliquer dans la recherche et le développement, nous appelons à être conscients et vigilants quant aux implications négatives de cet univers ouvert». Toujours à propos de la cybercriminalité il soulignera le fait que «c'est aujourd'hui une réalité concrète basée sur l'utilisation des atouts qu'offrent la technologie à des fins illégales pour nuire aux personnes, aux institutions et aux Etats, d'où l'impératif de renforcer les mécanismes de coordination et de coopération régionales et internationales. Pour notre part, nous avons commencé à prendre les mesures de sécurisation requises et le gouvernement s'attelle à l'élaboration d'un projet de loi qui renforce les mécanismes permettant de faire face à ce nouveau fléau et de freiner son danger clair et permanent. A l'adresse des avocats il a indiqué enfin qu'ils peuvent contribuer et jouer un rôle positif multidimensionnel dans le développement du pays et l'ancrage des valeurs constructives dans la société».