Le plus grand danger est de jouer à ces jeux sur les réseaux sociaux Le recours à l'utilisation du contrôle parental est souvent négligé par les parents. La Baleine bleue a-t-elle encore une fois sévi? La réponse émanerait, dans les tout prochains jours, des éléments de la Gendarmerie nationale de Aïn Témouchent en peaufinant l'enquête qu'ils viennent d'ouvrir sur la mort mystérieuse d'un jeune garçon âgé de 16 ans. Ce dernier a, selon les premiers éléments de l'enquête, été retrouvé pendu, vendredi, à son domicile familial, situé dans la commune de Chaâbet L'ham, localité appelée tout simplement Chabat. Si pour le moment, l'enquête en est à ses premiers rounds, les enquêteurs-procéduriers n'écartent toutefois aucune piste dont essentiellement le suicide dudit enfant sous l'influence du jeu mortel portant le nom de «La Baleine bleue». Les premiers éléments d'information confortent une telle piste du fait que la victime, retrouvée pendue à l'aide d'une corde, portait des signes de la «Baleine» sur son bras. Pour les besoins de l'enquête, la dépouille mortelle de la victime est soumise à l'autopsie dans l'hôpital Ahmed Medeghri de la ville de Aïn Témouchent. Il s'agit là de la énième affaire d'un phénomène prenant des allures plus ou moins inquiétantes. Le jeu sur la Toile est beaucoup plus périlleux qu'avantageux. Des enfants se donnent la mort «niaisement» en bravant cette «trouvaille» mise en ligne en tant qu'application. Une telle application est, selon les spécialistes, une forme de cybercriminalité contre laquelle les responsables en charge de la surveillance sont «invités» à la traquer de manière implacable, d'autant plus que la cellule familiale n'est plus en mesure de prémunir les enfants contre ces attaques. Un tel aveu est venu tout récemment du spécialiste en technologies de l'information et de la communication, Abdenour Aliane. Les parents ne peuvent pas protéger leurs enfants contre des applications dont eux-mêmes ignorent la dangerosité et ne maîtrisent pas l'utilisation, a-t-il affirmé. Cet enseignant à l'université Mouloud- Mammeri, qui a présenté une communication intitulée: «Protection de la vie numérique de l'enfant et cybercriminalité», à l'occasion d'une journée de sensibilisation sur la cybercriminalité et droits de l'enfant organisée par l'association SOS enfant, a expliqué que «les adultes ont une conception archaïque de la cybercriminalité et ignorent comment se protéger et protéger leurs enfants». Le recours à l'utilisation du contrôle parental est souvent négligé par les parents, alors que cet outil permet de limiter l'accès de l'enfant à certains sites non adaptés à son âge ou jugés dangereux, a indiqué l'expert, relevant que de nombreuses applications permettent également de préserver les enfants des cybercriminels. Ainsi, Abdenour Aliane a invité les utilisateurs d'Internet à ne pas installer n'importe quelle application ou jeu, notamment ceux qui demandent l'accès à des données sur le téléphone tels que: les photos, le profil, la connexion Wi-Fi, les contacts ou une autorisation à publier sur son compte de réseau social. Il les a encouragés par contre à se documenter sur l'outil qu'ils utilisent ou qu'ils veulent télécharger. Le plus grand danger, a-t-il averti, est de jouer à des jeux sur les réseaux sociaux car ils exigent un accès au profil, aux photos, à la liste d'amis et e-mails du concerné. Cet accès permet à l'application de publier sur le mur du détenteur du compte et quand celle-ci est piratée le compte l'est aussi, a-t-il encore observé. D'autres applications comme celles qui permettent de pirater le Wi-Fi ou d'identifier un numéro de téléphone qu'on n'a pas dans son répertoire sont très en vogue en Algérie ces derniers temps, a-t-il relevé, prévenant qu'il s'agissait d'outils très dangereux car «avant de pirater le Wi-Fi du voisin on vous a d'abord piraté».