Le fameux jeu morbide et dangereux du «Blue Whale Challenge» (Le défi de la baleine bleue) ne laisse pas indifférentes les hautes autorités du pays. Après le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Louh, et celui des Affaires religieuses, Mohamed Aïssa, c'est au tour de la première responsable du département de l'Education nationale, Nouria Benghabrit de réagir pour appeler les parents à faire preuve de plus de vigilance en surveillant l'utilisation par les enfants de leur smartphone. Dimanche, le garde des Sceaux a révélé l'ouverture d'une enquête par les autorités judiciaires pour déterminer le lien présumé entre certains suicides enregistrés il y a quelques jours et ce jeu vidéo. Selon M. Louh, cité par l'APS, l'Organe national de prévention et de lutte contre les infractions liées aux technologies de l'information et de la communication a procédé, en coordination avec les parquets compétents, à l'ouverture d'une enquête judiciaire sur ce jeu vidéo qui pousse les enfants au suicide. «La justice s'acquitte de sa mission dans la lutte contre la cybercriminalité, et les premiers résultats de l'enquête font état d'un décès en rapport avec ce jeu, mais pour ce qui est des autres cas de décès, aucun lien n'a été établi à ce jour», affirme le garde des Sceaux tout en précisant que l'enquête suit toujours son cours. Selon le représentant du gouvernement, cet organe de prévention a instruit les fournisseurs d'accès à internet de retirer tout ce qui est lié à ce jeu et qui n'est pas autorisé par la loi. Toutefois, la loi autorise ce dernier à ordonner le retrait du contenu s'il venait à constater une quelconque infraction de ce type. Si ce dernier n'est pas retiré en vertu du code pénal, cela entraînera des sanctions d'ordre pénal», note Tayeb Louh. Le garde des Sceaux a en outre appelé les familles à assumer pleinement leur rôle pour protéger leurs enfants et incité les organes d'information à ne pas médiatiser outre mesure ces faits, rappelant que l'Algérie accorde un intérêt particulier à la protection de l'enfance à travers les clauses du code pénal et la mise en place de structures et de l'Organe national de la protection et de la promotion de l'enfance. De son côté, le ministère de l'Education nationale a invité les parents à être à l'écoute de leurs enfants et à les surveiller. «Ce jeu vidéo est un phénomène peu répandu, mais même s'il n'y a qu'une seule victime, nous devons tous en parler, à l'école, sur les chaînes de télévision, à la radio», avertit Mme Benghabrit, sans annoncer de mesure particulière pour prévenir les risques qu'implique ce jeu. Mohamed Aïssa invite pour sa part les imams et le monde de l'information à faire un travail de sensibilisation. Le ministre des Affaires religieuses demande aux parents de surveiller les smartphones de leurs enfants et de désactiver par-là même l'application de ce jeu mortel.