Le président de la République sillonnera le pays pour défendre un projet auquel il tient tant. Le président de la République s'envolera vendredi pour Sétif. Première étape du périple dans sa campagne pour la réconciliation nationale. C'est la septième fois que le chef de l'Etat se rend dans la ville de Aïn El Fouara depuis son investiture à la plus haute magistrature du pays en 1999. Bouteflika, apprend-on de bonnes sources, animera un grand meeting populaire au stade de la ville. Il consacrera la totalité de son discours au projet de charte pour la paix et la réconciliation. Même si le programme définitif des sorties du président n'a pas été encore ficelé «au vu de l'agenda très chargé du président», il est d'ores et déjà prévu, selon les mêmes sources, que M.Bouteflika se rendra dans les quatre coins du pays. «La campagne touche les 48 wilayas. Il est évident que le président ne les fera pas toutes, mais on peut déjà dire que son programme contient des wilayas du nord du sud de l'est et de l'ouest.» L'on sait déjà que le président sera à Béchar le 28 août et à Chlef le 1er septembre. «Le programme sera arrêté au fur et à mesure», ajoute notre source. Cette dernière nous confirme que le président se rendra en Kabylie. «Il n' y a aucune raison qui empêche le président de faire cette escale», assure-t-on, d'autant plus que la crise qui ronge la Kabylie est absorbée après l'accord signé par le gouvernement et les archs «et l'engagement pris par le pouvoir d'officialiser tamazight comme langue nationale sans passer par un référendum». Un dossier qui a empoisonné, des années durant, les relations entre les deux partenaires et qui a laissé la situation ouverte à toutes les éventualités en Kabylie. Le FFS, la première force politique dans la région, qui a manifesté son rejet à ce projet, ne ratera pas cette occasion pour marquer cette sortie présidentielle. Tout compte fait, le président de la République sillonnera le pays pour défendre un projet auquel il tient tant. L'objectif étant d'expliquer les contours de la charte. Il le fera personnellement, comme c'était le cas pour la concorde civile. Bouteflika veut une adhésion populaire massive parce que le projet est vital et incontournable. «J'invite les gens à bien lire la charte parce qu'elle contient beaucoup d'idées», a-t-il lancé vendredi à Skikda. Par ailleurs, le discours du président prononcé pour la circonstance laisse croire que d'autres mesures, dans le cadre de la réconciliation, seront prononcées. Bouteflika sera soutenu dans cette campagne décisive par la classe politique avec ses différentes tendances. C'est le cas aussi des associations et des personnalités influentes sur la scène nationale. Durant toute sa campagne, Bouteflika insistera sur le fait que la réconciliation qui permettra de tourner définitivement la page d'une décennie noire ne sera pas synonyme «d'oubli», ni les responsables de cette situation ne seront exonérés de leurs crimes. Des détails qui comptent beaucoup pour les familles des victimes de «la tragédie nationale» dont une partie s'est déclarée réticente face à ce projet.