L'oeuvre est un mélange des genres inédit, où le conte et la danse contemporaine ont apporté une touche de modernité à l'authenticité du patrimoine andalou. Le public nombreux de l'opéra d'Alger Boualem Bessaïh a été embarqué, près de deux heures durant, dans un voyage onirique à travers le temps, exprimé dans un élan purement créatif par l'interprète de chants andalous dont le 5e opus est dédié à l'amour, la tolérance et le vivre ensemble. Sur les textes et les compositions de Toufik Benghebrit, Leila Borsali, soutenue par son orchestre, d'une douzaine de musiciens dont Leila El Kébir au violon alto et Ghizlène Tabet à la kouitra, a étalé, dans la douceur et la solennité, les 11 compositions de son nouvel album, soumises aux différentes déclinaisons rythmiques et mélodiques de la nouba. Les pièces aux titres traduits sur l'album aux trois volets, édité chez «Padidou production», racontent deux histoires d'amour parallèles, l'idylle contrariée de Assim le musulman et de Isabella la Catholique dans l'Andalousie arabe du XIe siècle, et la passion, plus contemporaine, de «Tarek et Tamandra» à Alger de 2017. «Pour l'espoir», de la cantatrice à la voix suave, fait de, «metchaliya» et «touchia» Djharka, «Oser aimer», «Bonheur à deux», «Regards», «Passion» (istikhbar Djharka), «Loin de toi», «L'amour des uns, la haine des autres», «L'amour est toi», «Victoire» et «Laissez-moi aimer», a été alterné par les narrations exaltantes du comédien Djamel Labri et Amirouche Rebbat. A l'arrière scène, remontée après l'exécution des deux premières pièces et d'où est apparue la cantatrice, différentes danses en couples ont été menées dans la grâce, par une dizaine de danseurs, dans une chorégraphie aux formes contemporaines, signée Ania Kaci. La puissance des textes au lyrisme poétique apaisant, a été rendue sur un support musical relevé, assuré par des musiciens virtuoses avec les sonorités denses de leurs instruments, dont une contrebasse, exécutant de belles partitions qui ont restitué l'errance de l'amour et le besoin insistant du vivre ensemble. En présence des ministres, de la Culture Azeddine Mihoubi et de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, Nouredine Bedoui, le public a apprécié la prestation de Lila Borsali dans la délectation, applaudissant longtemps les artistes. Auparavant, le court métrage musical «Laissez-moi aimer» réalisé par Belkacem Hadjadj sur un scénario de Tahar Boukella, qui accompagne la sortie du dernier opus de Lila Borsali et dans lequel elle tient le rôle de «la porteuse de l'espoir», a été projeté en ouverture du spectacle. Dans un mélange des genres novateur, Leila Borsali, qui en est le précurseur, a réussi le pari de donner à l'authenticité du patrimoine andalou de nouvelles formes d'expression modernes, ouvertes sur la chanson -comme support principal-, le cinéma, le conte et la chorégraphie. Organisé sous l'égide du ministère de la Culture par l'opéra d'Alger Boualem-Bessaïh, le spectacle «Pour l'espoir» est attendu dans les prochains jours à Oran, Tlemcen et Annaba.