Sans commentaire! 2000 enfants victimes en quelques mois. Les magistrats doivent durcir encore plus les lois pour protéger les enfants contre toutes les violences. En quelques mois, le numéro vert 3033 mis en place par le Réseau algérien pour la défense des droits de l'enfant Nada, a reçu près de 20.000 appels de détresse! Sur ce chiffre effarant, des milliers d'appels dénonçaient la maltraitance physique ou psychologique des enfants. Les appels étaient relatifs aux agressions et aux violences sexuelles, d'inceste et de cas d'utilisation des enfants pour la prostitution, le travail et autre. «Le numéro vert 3033, qui est un mécanisme de signalement, de dénonciation et d'accompagnement pour les enfants qui sont en situation de détresse, a enregistré en quelques mois près de 20.000 appels», a souligné Abderrahmane Arar, président du réseau Nada pour la défense des droits de l'enfant lors d'un entretien téléphonique avec L'Expression. «Après l'appel, une prise en charge de la victime se fait immédiatement. Le réseau accompagne judiciairement, psychologiquement et socialement la victime», a-t-il dit en soulignant dans ce sens que le réseau se présente comme une partie civile dans le procès en pénal. Le président de Nada, Arar indique, dans ce sens, que le dernier bilan du réseau a enregistré plus de 2 000 cas d'enfants victimes de toutes sortes de violences et de maltraitance (physique et psychologique). «Le numéro vert 30 33 mis en place par le réseau, dans le cadre de son programme de protection et de promotion des droits des enfants «Je t'écoute», reçoit des dizaines d'appels de détresse au quotidien, dont certains cas sont vulnérables», regrette le même responsable. Il faut souligner qu'en l'absence d'une véritable dénonciation, les chiffres restent incertains, d'autant que la passivité, l'impunité et l'indifférence encouragent de plus en plus la recrudescence de la violence. On rappelle que le numéro vert 3033 est gratuit et ou accessible à partir d'un téléphone fixe et portable. La maltraitance constitue aujourd'hui, un dangereux fléau qui menace la famille algérienne, dont les dommages et les conséquences peuvent durer toute une vie. Arar a précisé dans son entretien qu'un enfant victime de violences et de maltraitance est plus susceptible de vivre des relations violentes et faire subir la violence à son entourage, une fois parvenu à l'age adulte. Et au-delà, ce cycle de destruction ne se ferme jamais. La violence se poursuit et ne fait qu'augmenter et les enfants restent le maillon faible de la chaîne. Dans le même sillage, il est important de souligner que le réseau Nada qui s'inscrit dans le cadre de la Convention internationale des droits de l'enfant, oeuvre à la protection et à la défense des droits de l'enfant en Algérie. A travers ses multiples actions de promotion et de plaidoyer, son objectif est le bien-être des enfants maltraités, violentés ou en difficulté. Le téléprogramme «Je t'écoute» est un dispositif d'alerte mis en place par le réseau Nada en vue de dénoncer systématiquement toutes les situations portant atteinte aux droits de l'enfant. Dans le même sillage, on rappelle que le Bureau des catégories vulnérables à la direction de la police judiciaire, avait indiqué que plus de 4450 cas d'enfants ont été victimes de différentes formes de violences au cours des neuf premiers mois de l'année écoulée (2017), notamment de violence corporelle, maltraitance, sévices corporels sévères, délits et homicide volontaire. S'agissant des enfants en situation de détresse, les services de la direction générale de la Sûreté nationale (Dgsn) ont recensé 2626 cas dont la majorité trouvée dans la rue, particulièrement lors de la saison estivale, outre la prise en charge de 40 affaires relatives à la lutte contre la criminalité et portant essentiellement sur des cas d'atteinte aux moeurs ou à l'exploitation sexuelle. Selon le même rapport, le nombre de victimes de violences a reculé de 1,53% par rapport à 2016, contre une augmentation de 39% pour les enfants en situation de détresse.