Lors de la signature de l'accord, le chef de l'Etat avait relevé que «plus de 60% des échanges commerciaux de l'Algérie se faisaient avec l'UE» et a exprimé l'espoir que «l'accord d'association permettrait de combattre l'écart grandissant en matière de développement entre le nord et le sud de la Méditerranée». Dix jours après son entrée en vigueur, le débat sur l'accord d'association avec l'Union européenne et ses retombées sur l'économie nationale continue d'alimenter l'actualité. Opinions, analyses et critiques sont relevées par la communauté économique nationale. Des avantages sont constatés par ces derniers dans l'accord, notamment la concurrence. L'Algérie peut en tirer profit dans la mesure où celle-ci contribuera à l'assainissement du marché national à travers la lutte contre l'informel et la contrefaçon. Les entreprises nationales devront ainsi s'imposer et développer leurs produits en matière de qualité afin de s'adapter aux nouvelles règles et normes internationales du marché. L'accord permettra aussi la mise à niveau des entreprises ainsi que l'accélération des réformes économiques et financières engagées jusque-là par les pouvoirs publics. Le challenge qui doit naître de cette adhésion à la zone de libre-échange se situe dans la capacité et la volonté des entrepreneurs algériens à garder leurs parts de marché à l'intérieur des frontières et d'en gagner d'autres à l'étranger. Il faut rappeler que deux ans après son entrée en vigueur, l'accord prévoit la baisse des droits appliqués aux semi-produits et aux équipements industriels et agricoles de 20% du droit de base, puis de 30% l'année suivante, puis de 40%, 60%, 80%, pour être enfin éliminés au bout de 7 ans. Les droits appliqués aux autres produits connaîtront une baisse annuelle de 10%, pour atteindre 5% du droit de base durant la 11e année avant d'être entièrement supprimés 12 ans après l'entrée en vigueur de l'accord. Toutefois, les atouts de l'accord restent tributaires de la réussite des réformes qui connaissent, selon les experts, une évolution faible, notamment les privatisations. A ce rythme et face à la concurrence étrangère, l'ensemble des activités productives nationales sera menacé. En effet, les exportateurs algériens de produits industriels et leurs homologues européens ne paieront plus, à terme, de taxes douanières. Ainsi, dès l'entrée en vigueur de l'accord, les droits appliqués aux importations des matières premières sont carrément supprimés. C'est ce qui incitera les producteurs nationaux à s'orienter plus vers l'importation. La mise en oeuvre de l'accord va engendrer un accroissement des importations en provenance de l'UE faisant ainsi du marché national un immense marché pour le produit européen. Une situation qui n'arrangera certainement pas les investisseurs étrangers qui, eux, conditionnent leur présence dans le marché local par le maintien d'un rythme de croissance intéressant en Algérie. L'urgence est donc de soutenir, les exportations hors hydrocarbures car, là aussi, le bilan est «insignifiant». Ces dernières sont estimées à 465 milliards de dinars pour le premier semestre de l'année en cours.