La France et l'Europe doivent «en urgence» protéger le peuple palestinien contre les tueries de l'armée israélienne, a affirmé l'Association France Palestine Solidarité (Afps) dans une lettre au président Emmanuel Macron. «Les lignes rouges sont franchies depuis longtemps, la France et l'Europe doivent au minimum, et en urgence, protéger le peuple palestinien», a écrit le président de l'Afps, Bertrand Heilbronn, dans une lettre au chef de l'Etat français, exigeant l'arrêt des tirs contre les manifestants à Ghaza et la levée immédiate du blocus imposé par Israël sur les Palestiniens. «Les tirs contre des manifestants désarmés doivent cesser, le blocus de Ghaza doit être levé immédiatement, et Israël doit suspendre toute action de colonisation, d'annexion, de déplacement de population et de démolitions des maisons et des infrastructures palestiniennes. Les mots ne suffisent plus et l'heure est aux sanctions si ces exactions ne cessent pas», a demandé l'ONG, appelant Emmanuel Macron à convoquer l'ambassadrice d'Israël en France pour lui exprimer le mécontentement de la France. «Nous vous demandons d'intervenir en urgence, de faire convoquer l'ambassadrice d'Israël, et d'indiquer clairement que la France prendra des sanctions si ce scandale ne cesse pas immédiatement», a écrit le président de l'Afps. A Ghaza, des snipers de l'armée israélienne ont tiré sur les Palestiniens qui se rassemblaient vendredi pour célébrer, comme partout ailleurs en Palestine, la Journée de la terre. L'armée israélienne a elle-même confirmé qu'une centaine de snipers avaient l'ordre de tirer contre quiconque s'approcherait de la frontière. 16 Palestiniens ont été tués vendredi par des tirs de soldats de l'occupation israélienne sur des milliers de manifestants palestiniens à Ghaza. Des milliers de Palestiniens, dont des femmes et des enfants, ont manifesté pacifiquement dans les zones tampon imposée par les forces de l'occupation israélienne sur les frontières de la bande de Ghaza. Depuis 11 ans, deux millions d'habitants palestiniens de Ghaza, dont les deux-tiers sont des réfugiés, vivent sous un blocus inhumain imposé par l'armée israélienne. La Journée de la terre (retour) est célébrée le 30 mars de chaque année par les Palestiniens. Le droit au retour des réfugiés palestiniens est inscrit dans la résolution 194 de l'ONU, que Israël s'est engagé à respecter lors de son admission à l'ONU, en 1949. Vendredi soir, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a demandé une enquête «indépendante et transparente» suite à ces tueries de l'armée israélienne. Le Conseil de sécurité des Nations unies, réuni en urgence vendredi soir sur cette répression, a entendu les inquiétudes quant à une escalade de la violence mais n'est pas parvenu à s'entendre sur une déclaration commune.