Des activistes palestiniens ont tiré, hier, une roquette sur Israël, dans une nouvelle violation de la trêve à Ghaza où Israël continuait de boucler tous les passages malgré les appels internationaux à l'acheminement de denrées de base. Ces violences et le processus de paix qui fait du surplace seront au menu d'une rencontre lundi à Jérusalem du président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, et du chef du gouvernement de transition israélien, Ehud Olmert, la première en deux mois. Selon l'armée israélienne, une roquette a été tirée depuis la bande de Ghaza contre le sud d'Israël sans faire ni victime ni dégâts. En outre, un activiste palestinien a été tué et un autre grièvement blessé dans une explosion dans le nord de la bande de Ghaza alors qu'ils s'apprêtaient à tirer une roquette sur Israël, selon des témoins et une source médicale palestiniens. Ces sources ont attribué l'explosion à un raid aérien israélien mais l'armée a démenti. «Nous n'avons mené aucune attaque dans le nord de la bande de Ghaza. Nous avons eu des informations sur une explosion qui pourrait être due à une manipulation d'armes», a dit un porte-parole militaire israélien. En signe de protestation à la poursuite des tirs de roquettes, Israël a maintenu fermés tous les points de passage avec Ghaza, y empêchant la distribution d'aide alimentaire et de carburants. Vendredi, l'ONU a dû interrompre ses distributions d'aide alimentaire. «Nous n'avons plus de denrées. Nos entrepôts sont vides», avait déclaré Chris Gunness, porte-parole de l'Unrwa, l'agence de l'ONU pour l'aide aux réfugiés de Palestine. L'Unrwa, qui distribue des aides alimentaires pour quelque 750 000 personnes, soit la moitié de la population de Ghaza, ne reçoit plus de provisions depuis plusieurs jours. La fermeture des points de passage a aussi entraîné une pénurie de carburants qui a conduit à des coupures de courant après l'arrêt de l'unique centrale électrique de Ghaza, qui produit environ 30% de ses besoins en électricité. Le reste est fourni par les réseaux israélien et égyptien. La bande de Ghaza ne vivait pas pour l'heure une crise humanitaire mais l'organisation humanitaire britannique, Oxfam, a mis en garde contre le résultat «catastrophique» que pourrait avoir la poursuite du bouclage total de Ghaza. Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a appelé Israël à rétablir d'urgence l'approvisionnement de Ghaza en vivres et carburants et l'Union européenne a demandé la réouverture des points de passage pour les convois humanitaires. Mais Israël a justifié le maintien du blocus hermétique par les tirs de roquettes. Ces tirs constituent «une violation flagrante et fondamentale» de la trêve, a déclaré M. Olmert lors d'une réunion d'urgence avec le ministre de la Défense, Ehud Barak, et des responsables militaires vendredi. Depuis le 4 novembre, l'armée israélienne et le mouvement islamiste palestinien, Hamas, qui contrôle Ghaza, se livrent à des affrontements sporadiques qui menacent de mettre fin à la trêve en vigueur depuis juin. L'armée a mené des opérations meurtrières à Ghaza et les groupes palestiniens armés ont tiré des dizaines de roquettes sur le sud d'Israël faisant des blessés. Selon des responsables israéliens et palestiniens, MM. Abbas, qui ne contrôle que la Cisjordanie, et Olmert discuteront, lundi, de la trêve dans la bande de Ghaza et de l'évolution des pourparlers de paix.