Un mois après son installation en tant que premier secrétaire national du FFS, il a présenté, hier, dans une conférence de presse, la composante de son équipe. Une équipe politique composée essentiellement de jeunes militants et de membres du Conseil national. Ainsi, le poste stratégique de secrétaire à l'information et à la communication a été confié, contre toute attente, à un jeune et actif militant du parti, Chafaï Bouaïche. Son prédécesseur, Karim Baloul, occupera, désormais, le poste de secrétaire aux relations et à la solidarité internationale quant au secrétariat responsable des élus et du groupe parlementaire du parti, il a été confié à Yekhlef Bouaïche. Parmi les nouveaux venus, on signalera l'arrivée de Lakhdar Amokrane, responsable de la Fédération d'Alger qui fut derrière le succès de toutes les manifestations organisées par le FFS dans la capitale. On notera aussi l'arrivée d'un jeune militant, Karim Tabbou, au poste stratégique du développement du parti. Son nom a été associé à une polémique qui avait éclaté au FFS, peu avant la nomination de Djeddaï. A noter aussi la nomination du sénateur du FFS, Djoudi Mammeri, au poste de secrétaire au mouvement associatif, quant au secrétariat à la jeunesse, du travail et à l'administration et aux finances, ils ont été confiés respectivement à Khaled Tazaghart, Ameur Hammani et Medjbeur Maârouf. La délégation auprès du premier secrétaire chargé des droits de la personne humaine a été confiée à Djamila Aïdi. Au vu de la composante du secrétariat national, on remarque l'absence de plusieurs figures politiques du FFS. C'est le cas notamment de Samir Bouakouir, du Dr Mustapha Bouhadef ou encore d'Aït Chérif, qui avaient longtemps occupé des postes importants dans le parti. Dans la déclaration à la presse, le premier secrétaire du FFS a présenté une nouvelle approche qui servira de programme de route pour son action politique à venir. Parmi les urgences que s'est fixées Djeddaï pour les mois à venir, l'intensification des actions sur le terrain, l'affinement et la netteté des messages politiques, la levée des équivoques dans le discours, l'affinement du programme dans ses volets politique, social et organisationnel, la redéfinition de notre stratégie de communication interne et externe de relations interactives, l'exploitation des résultats de l'audit national par un suivi permanent et une évaluation régulière et fréquente devant s'inscrire dans l'alternative de fonctionnement. Pour cela, le FFS annonce l'organisation d'une conférence nationale sur la question sociale qui regroupera des acteurs sociaux, des experts nationaux, voire étrangers. M. Djeddaï a indiqué qu'elle aura lieu à la fin du premier trimestre 2002, point de départ d'une dynamique pour le règlement des problèmes sociaux. Interrogé sur une éventuelle participation du FFS aux prochaines, élections le premier secrétaire du parti d'Aït Ahmed a déclaré qu'il est indécent aujourd'hui de parler d'élections alors que le peuple vient de subir une épreuve difficile. Ahmed Djeddaï, qui n'a pas parlé de report des législatives, a qualifié le mouvement politique du RND et du FLN d'action qui vise, ni plus ni moins, qu'à préparer une nouvelle fraude électorale. S'agissant de l'accord d'association entre l'Algérie et l'Union européenne, Djeddaï est resté fidèle à sa réputation d'alarmiste en déclarant qu'un accord d'une aussi grande importance a été une nouvelle fois réalisé sur le dos de la classe politique et du peuple. «Voilà un type de hogra politique, dont fait une nouvelle fois preuve le pouvoir en excluant les vrais acteurs de la société», souligne M.Djeddaï. Il précise, par ailleurs, que la politique de l'Union européenne est devenue l'otage des technocrates qui veulent fermer la porte à toute solution politique en Algérie. Et d'affirmer que le FFS demeurera en alerte pour dénoncer les dépassements dans les droits de l'Homme. Enfin, concernant la situation en Kabylie, le premier secrétaire du FFS, tout en soutenant les familles des martyrs du printemps noir, demande la libération sans conditions des personnes détenues. Il dénonce, par ailleurs, les dialoguistes qu'il qualifie de «taiwan» et non représentatifs du peuple et de la société civile en Kabylie, tout comme les radicaux, qui ne font qu'attiser la haine et la violence. Et de préciser que le plus grand danger provient surtout des partisans de l'autonomie, qu'il qualifie d'alliés objectifs du pouvoir pour isoler la région et installer les germes de la division afghane. Le premier secrétaire du FFS a conclu sa conférence, en déclarant que son parti n'ira dans aucune action ghettoïsante, affirmant que le principal objectif du FFS demeure le changement du régime et le retrait de l'armée de la scène politique, donnant le cas argentin comme un exemple à suivre.